Les ambitions réaffirmées du Togo dans l’électricité

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Plusieurs pays dont le Togo, ont présenté leurs plans nationaux d’accès à l’électricité à horizon 2030, dans le cadre de la Mission 300.

 

Une réunion récente à Londres de présentation de la Mission 300 a permis à certains pays africains de réaffirmer leurs engagements en matière d’accès à l’électricité. Conçue par la BAD (Banque africaine de développement) et la Banque mondiale, Mission 300 vise l’accès à l’électricité de 300 millions d’Africains à horizon 2030.

Le Burundi, le Ghana, le Mozambique, le Zimbabwe et le Togo sont devenus les derniers pays en date à présenter des pactes énergétiques nationaux. Avec un taux de couverture d’environ 70 % à fin 2024, conforme à ses objectifs, le Togo n’est pas le plus mauvais élève d’Afrique mais a des objectifs bien supérieurs. Il visait, avant même l’initiative Mission 300, l’accès universel à l’électricité à horizon 2030, misant sur ses divers chantiers dans le secteur de l’énergie. En matière d’électricité hors réseau, par exemple, l’initiative CIZO permettra l’électrification de plus de 300 localités rurales, via des mini-réseaux solaires.

« Mission 300 est l’effort le plus ambitieux et le plus coordonné de l’Afrique pour assurer un accès universel à l’énergie à grande échelle. »

Courant mai, la BAD a approuvé un financement de 26,5 millions d’euros pour la construction d’une centrale solaire de 62 MWc à Sodoké, au centre du Togo. Le site, développé par le français EDF, sera connecté à une ligne électrique de 11 kilomètres. La production d’électricité, évaluée à 87 GWh par an, permettra également de réduire les émissions de CO2. Le Togo souhaite installer 200 MWc de capacités en énergies renouvelables dans les cinq ans, afin de réduire sa dépendance aux centrales thermiques et à améliorer la fiabilité de l’approvisionnement.

Il s’agit aussi d’abaisser le coût de production. Sur ce point, la route est longue : le gouvernement vient d’autoriser une hausse substantielle, de l’ordre de 8 % et pouvant aller jusqu’à 30 %, des tarifs d’électricité ; une décision qui passe mal dans le pays. Cette hausse pénalise le pouvoir d’achat des Togolais, d’autant plus qu’elle ne manquera pas de se répercuter sur le prix des produits fabriqués sur place, à commencer par le pain.

Le 4 juin à Londres, le président de la BAD, Akinwumi Adesina a réaffirmé l’objectif de la Mission 300 : « Cela suffit. Le temps des demi-mesures est révolu… L’Afrique ne peut pas prospérer dans l’obscurité. Nous devons assurer un accès universel à l’électricité pour l’Afrique. »

 

Un PPP au Burundi

De son côté, Ajay Banga, président de la Banque mondiale, précisait : « Sans le secteur privé, nous ne pourrons pas créer d’emplois. Notre travail consiste à permettre au secteur privé d’investir de manière responsable et fructueuse afin de créer des emplois. » Pour les spécialistes réunis à Londres, en effet, les dirigeants politiques doivent créer un environnement propice permettant au secteur privé de prospérer.

Il leur semble essentiel également de renforcer les capacités, de permettre une meilleure coordination entre les secteurs public et privé, et d’accorder une attention accrue à la création et au déploiement de mécanismes de financement innovants.

Au Burundi, la BAD et Azana Electric vont apporter 600 000 dollars à Weza Power, une entreprise privée de services publics. Ce partenariat public-privé permettra d’accélérer l’électrification du pays, raccordant neuf millions de personnes. Ce fonds passe par le SEFA (Fonds pour l’énergie durable en Afrique), une structure de la BAD qui permet au secteur privé de participer au développement et au financement de lignes de transports et d’extension du réseau électrique, afin d’accroître l’intégration des énergies renouvelables.

Le Burundi a dévoilé son Pacte national pour l’énergie.
Le Burundi a dévoilé son Pacte national pour l’énergie.

 

Pour Brian Kelly, PDG d’Anzana Electric Group, la société mère de Weza Power, ce don « représente une nouvelle avancée majeure pour notre équipe et les nombreuses communautés à travers le Burundi qui bénéficieront d’une électricité fiable et abordable ».

Saluant la « dynamique croissante » de l’initiative Mission 300, Kevin Kariuki, de la BAD, a indiqué que d’ici à septembre 2025, l’ensemble des vingt pactes nationaux pour l’énergie de la deuxième cohorte seront prêts à être adoptés, témoignant ainsi de l’« engagement collectif en faveur des réformes, de la mobilisation des ressources financières et des résultats ».

Kevin Kariuki a décrit « Mission 300 » comme « l’effort le plus ambitieux et le plus coordonné de l’Afrique pour assurer un accès universel à l’énergie à grande échelle »Ajoutant : « Son succès ne sera possible que grâce à de nouveaux capitaux, de nouveaux partenaires et de nouvelles solutions. »

@AB

 

Source: NewAfrican/Le Magazine de l’Afrique

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