Hypertension, ulcère, diabète, cancer… Les experts RH tirent la sonnette d’alarme sur l’impact du stress professionnel qui touche particulièrement les jeunes sénégalais avec des problèmes de concentration et de procrastination.
Dans le cadre du Workshop MBA Around The Table organisé par l’Institut africain de management (IAM), des directeurs des ressources humaines sénégalais ont dressé un tableau alarmant des conséquences du stress professionnel sur la santé des travailleurs et la performance des entreprises.
« Quand on parle de santé physique, on va parler d’hypertension, de dégradation d’estomac, c’est-à-dire tout ce qui est ulcère d’estomac, ainsi de suite jusqu’au diabète et même jusqu’au cancer. Toutes ces maladies peuvent être liées au stress », a déclaré Amsatou Sakho Ndiaye, Directrice des ressources humaines du Consortium sénégalais d’activités maritimes (COSAMA), lors de cet événement qui s’est tenu, jeudi soir au siège de l’IAM à Mermoz.
La responsable RH, également en charge de la santé-sécurité au travail avec la certification ISO 46001, a souligné que les problèmes de nerfs et les questions d’oubli constituent également des conséquences directes du stress professionnel.
« Aujourd’hui l’individu doit avoir déjà un mindset positif pour éviter de se retrouver dans le stress permanent », a-t-elle insisté.
Nafissatou Dia, gestionnaire du capital humain et intervenante sur le thème « La gestion du stress, les risques psychosociaux et la qualité de vie au travail », a révélé des données préoccupantes concernant la jeunesse sénégalaise.
« Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai pris à peu près 85 étudiants, mais la plupart des choses qui reviennent dans leur faiblesse, c’est la peur, c’est la faiblesse d’esprit », a-t-elle confié.
Selon son analyse, les jeunes souffrent principalement de problèmes de concentration et de procrastination, « ce qui fait que les jeunes ont du mal à se concentrer sur l’essentiel. »
Mme Dia a identifié les principaux facteurs générateurs de stress en entreprise.
« Aujourd’hui, le burn-out survient lorsqu’on subit une surcharge de travail, un flou dans les rôles, un manque d’autonomie, de reconnaissance et une forte pression pour être performant », a-t-elle relevé.
Par ailleurs, les experts ont souligné l’importance de prendre en compte l’interconnexion entre la sphère professionnelle et personnelle.
« Il a été démontré dans les travaux d’Anton Maillot que dans le cadre de l’atteinte des performances en entreprise, il est important de prendre en compte les besoins sociaux, les besoins de communication et les besoins interpersonnels », a expliqué Nafissatou Dia.
« Un salarié qui est sujet à un stress au niveau de son travail va le répercuter au niveau de la sphère familiale. Également un salarié qui a des problèmes d’ordre social va recevoir ses résultats au niveau du travail à la baisse », a-t-elle précisé.
Un changement de paradigme nécessaire
Nafissatou Dia a également souligné l’évolution nécessaire des pratiques managériales.
« On est plus maintenant dans une dimension où on n’utilise pas l’humain comme ressource pour faire bénéfice mais comme capital et de le mettre au cœur de la performance », a-t-elle conclu.
Cet événement, qui s’inscrit dans l’évolution de l’économie de la connaissance, a réuni plusieurs experts dont Waly Diouf (DRH Dangote) et Sémou Diouf (DRH CFAO) pour aborder les enjeux RH contemporains dans un contexte de mutations économiques et sociétales.
ARD/te/Sf/APA
Source: APANEWS