La maison Cinabre, fondée en 2011, propose des jolies propositions de cravates, foulards et nœuds pour homme conjuguant humour et créativité. Cette saison, nouveau cap, avec l’ouverture de suites qui allient l’art de vivre et l’aristocratie cool. Rencontre avec le fondateur, Alexandre Chapelier, un entrepreneur aux mille facettes.
Comment est née Cinabre ?
L’aventure a commencé pour Cinabre en 2011. J’ai tout d’abord relancé un atelier de nœuds et cravates dans le Loir et Cher, puis j’ai élargi notre gamme avec des foulards, casquettes, boutonnières, pour aujourd’hui lancer nos premiers blazers et chemises. J’étais distribué dans les grands magasins et concept stores comme Colette, le Bon Marché ou Bergdorf Goodman à New York et j’ai ouvert notre première boutique en 2015. Le tournant fut en 2017, lorsque nous avons commencé à fournir les cravates du président de la République !

Qu’est ce qui définit le style Cinabre ?
Je dirais un certain chic parisien, une certaine idée de l’élégance, sans se prendre non plus trop au sérieux : entre « extravaganza aristocratique » et « coolness de la pop culture ».
Qu’est-ce qui vous guide dans votre processus créatif ?
Ma double nationalité française et suédoise m’aide beaucoup. En Suède comme dans les pays anglo-saxons il y a plus de folklores, les hommes s’habillent plus. Et en France je vais beaucoup chercher dans l’histoire, les tissus anciens comme la toile de Jouy qui est un best-seller chez nous. Dans les débuts de Cinabre, j’ai eu la chance de faire la rencontre du grand couturier Michel Goma qui m’a beaucoup influencé. Il a été le styliste de la maison de couture Jean Patou pendant presque dix ans, il a lancé le prêt à porter chez Balenciaga.
C’est la même génération que Karl Lagerfeld ou Saint-Laurent. Jean Paul Gauthier était notamment son assistant. Michel m’a beaucoup aidé pour mon lancement et mes premières collections. C’est un ami qui est devenu mon mentor, pour tout le processus créatif, le travail sur les motifs, les matières ou les couleurs.
Qu’avez-vous souhaité apporter au vestiaire masculin en créant cette marque ?
Apporter de l’élégance, du panache. La plupart des hommes s’habillent de la même manière. Je voulais donc faire la différence avec mes accessoires, surtout autour du cou comme les foulards ou cravates. C’est les accessoires que l’on remarque en premier. Avec le lancement, nos premiers blazers, chemises et pantalons j’ai voulu revisiter l’uniforme chic masculin avec une silhouette intemporelle, ample et généreuse.
Quelle est votre pièce favorite ?
Le blazer du Soir en velours bleu nuit. C’est la veste « aristocratique » par excellence, capable de relever une silhouette à la manière d’une paire de mocassins. C’est un blazer très versatile, il peut être à la fois porté avec un jeans ou avec un pantalon « black tie » pour aller à l’opéra…
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’hôtellerie de luxe, en créant les Suites Cinabre ?
Je ne crois plus au modèle classique des boutiques : une vitrine, une rue passante et le tour est joué. Cela ne suffit pas à faire vivre une marque. Se lancer dans l’hôtellerie est une manière d’innover, de créer un espace hybride entre le « Retail et l’Hospitality ».
Une occasion de montrer ma vision de l’« art de vivre parisien » avec une gamme lifestyle disponible dans les suites et à la vente dans notre boutique au rez-de-chaussée. Nous avons développé des robes de chambre, des coussins réalisés à partir de nos tissus de cravates, des chaussons, des plaids etc…
Pour vous qu’est-ce qu’un vestiaire durable ?
C’est tout simplement un vestiaire composé de pièces de qualité, que l’on peut garder des années et transmettre aux générations suivantes.
Quels sont les projets de votre enseigne ?
Ils sont nombreux ! Nous avons une ligne de pyjamas de luxe qui arrive bientôt. Après plus de trois ans de travail nos premiers parfums vont sortir à Noël. Et je cherche toujours des nouveaux projets d’hôtellerie notamment dans le Loir et Cher où nous avons nos ateliers ou en Suède.
@NA
Source: New African/Le Magazine de l’Afrique