Top Companies : croissance des valeurs cotées à Abidjan

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Tandis que les sociétés nigérianes, banques et Dangote en tête, ont vu leur valeur boursière reculer, les sociétés cotées sur la BRVM ont bénéficié de vents favorables.

 

Dangote Cement a été détrôné de la première place de notre classement des vingt premières entreprises d’Afrique de l’Ouest après trois années consécutives de baisse de sa valeur, qui est passée d’un pic de 11,2 milliards de dollars en 2022 à 9 milliards $ en 2023, puis à 5,3 milliards $ au 31 mars 2025. BUA Foods a également connu une baisse, passant de 5,2 milliards $ en 2024 à 4,9 milliards $ dans le classement de cette année, la dévaluation du naira affectant le cours des actions nigérianes cotées en dollars. Les deux entreprises ont été dépassées par Airtel Africa, qui est passée de 5 milliards $ à 7,8 milliards $. Bien que cotée au Nigeria, sa croissance géographique plus large a beaucoup compensé la baisse de la valeur du naira.

Il reste à voir si le processus de recapitalisation des banques nigérianes donnera naissance à une poignée d’établissements plus importants, ces prochains mois.

L’année a été globalement bonne pour les entreprises ivoiriennes, qui comptent quatre entrées dans notre classement 2024. Une seule entreprise ghanéenne figure dans notre classement régional, Scancom, qui a connu une forte hausse de sa valeur, passant de 1,6 milliard $ à 2,7 milliards $ en seulement 12 mois. L’absence d’entreprises ghanéennes dans le classement reflète le malaise général de l’économie de ce pays, qui a enregistré une croissance modeste après avoir fait défaut sur sa dette et subi une restructuration très médiatisée.

Malgré la capitalisation boursière combinée relativement faible des 250 plus grandes entreprises cotées en Afrique, la valeur des entreprises cotées sur la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’Afrique de l’Ouest (BRVM), basée en Côte d’Ivoire, a clôturé l’année 2024 à un niveau record de 20 600 milliards de F.CFA (36 milliards $), contre 18 300 milliards de F.CFA un an plus tôt. La valeur totale des transactions a également augmenté, passant de 396 milliards de F.CFA à 462 milliards de F.CFA au cours de l’année, tandis que l’indice BRVM All-Share, qui couvre les 47 sociétés cotées, dont Sonatel et Orange Côte d’Ivoire, a progressé de 28,9 % sur l’année.

 

Des bilans à renforcer

Les banques nigérianes, qui dominent le classement régional en Afrique de l’Ouest, ont été fortement touchées par la nécessité de se recapitaliser. La dépréciation du naira au cours de la dernière décennie a réduit le capital libellé en dollars des banques nigérianes, tandis que l’économie nigériane a connu une série de crises. En conséquence, la Banque centrale du Nigeria (CBN) a relevé ses exigences minimales de fonds propres à 500 milliards de nairas (310 millions $) pour les banques disposant d’une licence internationale et à 25 milliards de nairas (16 millions $) pour les banques disposant d’une licence nationale. Les banques doivent atteindre ces niveaux d’ici la fin mars 2026 en injectant des fonds propres supplémentaires, en optant pour une licence bancaire de niveau inférieur ou en procédant à des regroupements.

Scancom, ou MTN Ghana, est la seule représentante du Ghana dans notre classement.
Scancom, ou MTN Ghana, est la seule représentante du Ghana dans notre classement.

 

Les interventions précédentes de la CBN ont déclenché une consolidation intense, la dernière en date remontant à 2005, mais le nombre de concurrents est déjà beaucoup plus restreint qu’à l’époque, dix banques détenant environ 90 % des actifs du système bancaire nigérian. Il reste à voir si le processus de recapitalisation donnera naissance à une poignée de banques plus importantes qui pourraient à nouveau perturber le classement de notre tableau 2026.

Selon les analystes de S&P Global, cette politique « aidera les principales banques nigérianes à mieux concurrencer les groupes bancaires internationaux et panafricains, en particulier dans le domaine du financement du commerce ». Ils ajoutent : « En renforçant leur bilan, certaines banques de taille moyenne seront en mesure d’augmenter leurs prêts à l’économie réelle et d’améliorer l’intermédiation en matière de crédit ».

Malgré la chute de la valeur de nombreuses actions nigérianes, Lafarge Africa a eu besoin de 774 millions $ pour occuper la dernière place de notre classement régional, soit bien plus que les 556 millions $ enregistrés l’année dernière par Stanbic IBTC Holdings pour occuper la même place.

@AB

Source: NewAfrican/Le Magazine de l’Afrique

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