Sénégal : Amadou Ba, pour un pacte démocratique et économique

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L’ancien Premier ministre Amadou Ba, arrivé deuxième à la présidentielle sénégalaise de 2024 avec plus de 30 % des voix, a pris part ce mercredi au dialogue national en appelant à une « responsabilité partagée devant la nation » face aux tensions politiques persistantes.

Appelant à un pacte démocratique et économique, malgré le boycott d’une partie de l’opposition, l’ancien Premier ministre sénégalais, Amadou Ba a souligné que sa participation au dialogue national ne relevait pas de la naïveté, mais de la fidélité aux principes démocratiques et républicains.
« Oui, le climat est tendu. Oui, il y a des arrestations, des restrictions de liberté interpellent. Mais justement, plus le contexte est difficile, plus le dialogue devient une nécessité », a déclaré celui qui est considéré comme le chef de l’opposition par le régime en place.

Ba a structuré son intervention autour des trois axes principaux du dialogue. Le premier, celui des libertés publiques, appelle à « un pacte national de pacification politique », fondé sur la libération des détenus politiques, l’indépendance des médias, et des procédures judiciaires perçues comme « justes etimpartiales ».

Concernant le second axe, le système électoral, l’ex-Premier ministre de Macky Sall a plaidé pour « donner réalité au statut de l’opposition et de son chef », ainsi que pour une Commission électorale nationale autonome (CENA) indépendante et dotée de moyens. Sur l’enjeu de l’inscription des jeunes majeurs, il appelle à « un consensus fort » en cas de réforme.

Au sujet du troisième axe, la réforme institutionnelle, Amadou Ba a défendu « la proportionnelle dans l’élection des députés » et « l’introduction d’un second tour dans le scrutin majoritaire », tout en exigeant une réforme de la Haute Cour de justice, actuellement alignée selon lui sur la majorité parlementaire.

« Notre système démocratique actuel a permis les grandes alternances de notre histoire. C’est un héritage précieux », a-t-il rappelé, en appelant à sa préservation par toutes les forces politiques.

Mais au-delà du politique, l’ancien chef de gouvernement a insisté sur l’urgence de traiter les questions économiques. Il a évoqué la montée du chômage, la dette croissante et la fragilité budgétaire du pays.
« On peut ne pas s’entendre sur les causes, mais il faut qu’on s’accorde sur les solutions », a-t-il lancé.

A ce titre, Amadou Ba propose « un pacte national sur l’emploi productif », une réforme urgente de la politique budgétaire et une plus grande adhésion au nouveau référentiel stratégique de l’action publique. Selon lui, « le Sénégal ne peut plus agir par séquences… tout doit être engagé en même temps ».

Sur le volet social, il salue la récente signature du pacte de stabilité, tout en appelant à aller plus loin à travers « une conférence sociale nationale ». Il a également abordé la question sensible de la reddition des comptes : « A chaque alternance, scandales, sanctions, oublis, et on recommence… Engageons des réformes pour mieux protéger le patrimoine de l’Etat, au-delà des régimes ».

Enfin, Amadou Ba a lancé un appel à l’unité nationale, soulignant qu’il « rêve d’un Sénégal où l’opposition est écoutée, pas écartée ; où le débat est loyal, constructif, pas agressif ; où la critique est utile, pas criminalisée. Le Sénégal a besoin de nous tous ».

ODL/ac/APA

Source: APANEWS

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