ONU : six actions pour accélérer la transition énergétique
Dans une tribune libre, António Guterres détaille un plan d’action en six points pour accélérer la transition vers les énergies propres, dénonçant une transformation « ni assez rapide, ni assez équitable » qui laisse les pays en développement de côté.
Dans une tribune parvenue ce mercredi à APA, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, appelle à « saisir une occasion unique d’accélérer la transition mondiale » vers les énergies propres, en proposant six recommandations concrètes pour remédier aux insuffisances actuelles de cette transition.
Dans le document, le chef de l’Onu souligne que « rien ne peut arrêter la transition énergétique » mais déplore qu’elle ne soit « encore ni assez rapide, ni assez équitable », avec des pays en développement « laissés de côté ».
Pour accélérer cette transformation, António Guterres identifie six axes d’intervention majeurs.
Premièrement, estime-t-il, les gouvernements doivent s’engager pleinement pour un avenir alimenté par les énergies propres en présentant de nouveaux plans climat alignés sur la limitation du réchauffement à 1,5°C. Les pays du G20, responsables de 80% des émissions mondiales, sont appelés à « montrer l’exemple. »
Guterres propose par la suite de bâtir les systèmes énergétiques du XXIe siècle avec des réseaux modernes et des capacités de stockage. Le SG déplore qu’actuellement, « pour chaque dollar investi dans les énergies renouvelables, seulement 60 cents sont consacrés aux réseaux et au stockage» alors que « le ratio devrait être d’un pour un. »
Par ailleurs, il invite les gouvernements à privilégier les renouvelables face à la demande croissante. António Guterres interpelle notamment les grandes entreprises technologiques, rappelant que « d’ici 2030, les centres de données pourraient consommer autant d’électricité que le Japon aujourd’hui. »
En plus de cela, la justice doit être placée au cœur de la transition énergétique, en aidant les populations dépendantes des combustibles fossiles et en transformant les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques, aujourd’hui « entachées d’atteintes aux droits humains », plaide-t-il.
De même, exhorte le SG de l’Onu, le commerce doit être mis au service de la transformation énergétique par la diversification des chaînes d’approvisionnement, la réduction des droits de douane sur l’énergie propre et la modernisation des traités d’investissement.
Enfin, les investissements doivent être dirigés vers les pays en développement. Le SG rappelle que « l’Afrique, qui abrite 60% des meilleures ressources solaires, n’a reçu que 2% des investissements dans les renouvelables l’année dernière. »
Un secteur en pleine expansion
António Guterres souligne les progrès déjà accomplis. A l’en croire, l’an dernier, la quasi-totalité des nouvelles capacités électriques provenaient des énergies renouvelables et les investissements dans les énergies propres ont atteint 2 000 milliards de dollars, soit 800 milliards de plus que pour les énergies fossiles.
Le solaire et l’éolien sont désormais « les sources d’électricité les moins chères de la planète », créant des emplois et stimulant la croissance, affirme-t-il.
Le Secrétaire général met en garde les pays qui s’accrochent aux énergies fossiles, estimant qu’ils « ne protègent pas leur économie, ils la sabotent » en passant à côté de « la plus grande opportunité économique du XXIe siècle. »
SOURCE:APANews/APA-Dakar (Sénégal)