Le Mali organise à Bamako, du 15 au 17 décembre 2025, un symposium national consacré à l’accroissement des opportunités d’emploi. La rencontre doit rassembler plus de 250 décideurs et experts autour des leviers de création d’emplois dans un pays où l’économie informelle reste dominante.
Le ministère malien de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle organise au Centre international de conférences de Bamako un « symposium national sur l’accroissement des opportunités d’emploi au Mali ». Selon la communication officielle du ministère, l’objectif général de la rencontre est de créer un espace de dialogue stratégique entre les parties prenantes du monde de l’emploi sur les leviers permettant d’accroître les opportunités d’emploi dans le pays.
Le thème retenu pour cette première édition est formulé ainsi : « Accroissement des opportunités d’emploi au Mali : une approche intégrée par la gouvernance locale, la formation professionnelle, l’entrepreneuriat et l’innovation ».
Le ministère indique que le symposium doit réunir des représentants des administrations centrales, des collectivités territoriales, du secteur privé, des organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers, pour un total de plus de 250 décideurs et experts nationaux.
L’initiative s’inscrit dans un cadre institutionnel déjà structuré autour de plusieurs organismes spécialisés rattachés au ministère. Avec notamment l’Agence nationale pour l’emploi, l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes, le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage, l’Observatoire national de l’emploi et de la formation et l’Institut national d’ingénierie de la formation professionnelle, ainsi que des programmes comme le Programme décennal de développement de la formation professionnelle pour l’emploi et le Programme national d’action pour l’emploi en vue de la réduction de la pauvreté.
Les travaux du symposium interviennent dans un contexte où les indicateurs officiels décrivent un marché du travail marqué par un faible taux de chômage au sens strict et par une très forte prédominance de l’emploi informel. Le bulletin sur les indicateurs du marché du travail publié par l’Institut national de la statistique indique que le taux de chômage s’est établi à 2,4 % pour la période de référence la plus récente, tandis que plus de neuf personnes occupées sur dix travaillent dans le secteur informel.
Les données internationales complètent ce tableau en insistant sur la situation des jeunes. Le portail « Human Capital » de la Banque mondiale fait état, pour 2021, d’une part de 27,9 % de jeunes de 15 à 24 ans n’étant ni en emploi, ni en études, ni en formation, tandis que le taux de chômage des jeunes de la même tranche d’âge est estimé à 3,7 % pour cette année-là. Des analyses publiées par la Banque mondiale rappellent par ailleurs que, chaque année, plusieurs millions de jeunes entrent sur le marché du travail en Afrique de l’Ouest et du Centre, alors que le nombre de nouveaux emplois créés reste nettement inférieur, ce qui renforce le poids de l’économie informelle dans la région.
Les échanges prévus à Bamako doivent porter sur le rôle de la gouvernance locale dans la promotion de l’emploi, la place de la formation professionnelle dans l’insertion, les conditions de développement de l’entrepreneuriat et la prise en compte de l’innovation dans la création d’activités économiques.
Les conclusions attendues doivent servir de base à des recommandations pour le renforcement des dispositifs existants en matière de création d’emplois et d’insertion professionnelle, en lien avec les institutions nationales spécialisées et les partenaires de la politique de l’emploi.
SOURCE : APA News/MD/ac/BAMAKO (MALI)