Lutte contre le blanchiment des capitaux: ce qu’il faut savoir sur la décision de la Commission Européenne

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• La Côte d’Ivoire pas visée par une nouvelle sanction

C’est une annonce qui a abondamment circulé sur les réseaux sociaux ce mercredi 11 juin 2025 : La Côte d’Ivoire aurait été inscrite sur une « liste noire » de la Commission européenne sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette information qui prête à confusion n’est en réalité pas un fait véritablement nouveau.

De fait, en octobre 2024, le Groupe d’action financière (GAFI), structure en charge de la lutte contre le blanchiment de capitaux et la lutte contre le financement du terrorisme plaçait la Côte d’Ivoire et de nombreux autres pays sur sa liste « grise ». Cette liste regroupe les pays qui malgré des insuffisances dans leur régime de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont engagés aux côtés du GAFI à corriger ceux-ci de sorte à rendre robuste leur dispositif LBC/FT.

 

Ainsi, dès la notification à la Côte d’Ivoire de sa présence sur cette liste, le gouvernement ivoirien a mis en place un comité afin de rapidement répondre aux exigences du GAFI qui se résument dans un plan d’action en 14 mesures. A ce jour, 13 de ces 14 actions sont considérées comme « partiellement traitée » quand une autre est jugée « largement traitée ». La Côte d’Ivoire qui poursuit ses efforts doit, selon nos informations, présenter son 2e rapport de progrès à la prochaine évaluation prévue en septembre-octobre prochain.

Dans ce contexte, l’annonce faite le 10 juin 2025 par la Commission européenne de l’inscription de la Côte d’Ivoire sur la liste des pays tiers à haut risque ayant pris un engagement politique de haut niveau et un plan d’action avec le GAFI découle directement de l’inscription préalable sur la liste grise du GAFI. En d’autres termes, il ne s’agit ni d’une nouvelle liste, ni d’une décision autonome de l’Union européenne, mais d’un alignement logique sur les conclusions du GAFI, comme cela est de coutume pour les institutions internationales majeures.

La publication de cette liste par la Commission européenne aurait dû normalement coïncider avec celle du GAFI en octobre 2024. Elle intervient avec décalage dans le temps et ce retard fait penser à une nouvelle décision. En réalité, il n’en est rien! la Côte d’Ivoire ne fait pas l’objet d’une nouvelle sanction, mais figure parmi les États engagés dans un processus d’amélioration de leur dispositif.

D’ailleurs, notre pays continue de coopérer pleinement avec le GAFI. Cette dynamique a été illustrée par l’invitation faite à la Côte d’Ivoire de prononcer une déclaration solennelle lors de la plénière du GAFI qui se tient actuellement à Strasbourg, en France — une marque de confiance dans l’engagement ivoirien.

Il est important de noter que d’autres États comme la Namibie, l’Algérie, le Kenya ou encore la Principauté de Monaco figurent également sur cette même liste. Cela témoigne du caractère global de la démarche du GAFI, et non d’un ciblage particulier de la Côte d’Ivoire. Les efforts du pays pour améliorer son dispositif de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme se poursuivent avec détermination. La volonté de sortir rapidement de cette liste est ferme, clairement affirmée par les autorités ivoiriennes, et même reconnue dans l’annexe du rapport publié par la Commission européenne.

 

Source: abidjan.net

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