Le Nigeria lance un nouveau dispositif national pour assurer une meilleure qualité des formations dispensées aux apprentis. 500 000 diplômés techniques arrivent sur le marché nigérian chaque année

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Avec 12,5 % des jeunes classés comme NEET (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation) au deuxième trimestre 2024, selon la NBS, le Nigeria cherche à doter sa jeunesse de compétences pratiques grâce à la réforme de la formation technique, afin de réduire le chômage et le sous-emploi.

Le 11 mai, à l’Institut des technologies industrielles de Lagos, le National Board for Technical Education (NBTE) a présenté, en partenariat avec le ministère de l’Éducation, un nouveau dispositif national. Il prévoit notamment la rémunération conjointe des apprentis et de leurs maîtres-artisans, ainsi que le déploiement de 774 évaluateurs locaux dans chaque gouvernement local, chargés d’assurer la qualité des formations dispensées.

Ce modèle, axé sur la transmission de compétences pratiques, vise à réduire l’écart persistant entre le système éducatif traditionnel et les exigences du marché du travail. Chaque année, près de 500 000 diplômés techniques arrivent sur le marché nigérian, sans toujours posséder les qualifications pratiques attendues dans des secteurs comme la menuiserie, la plomberie ou les énergies renouvelables.

« Les diplômes appartiennent désormais au passé. Bientôt, ils n’auront aucune valeur. Il y a une évolution vers les compétences », a déclaré Idris Bugaje, secrétaire exécutif du NBTE, en marge de l’événement.

Dans un pays où 92 % des emplois relèvent encore de l’économie informelle, selon la NBS, le gouvernement fédéral cherche à rendre les formations plus professionnalisantes. Cette réforme s’inscrit aussi dans une perspective continentale. Le World Economic Forum prévoit la création nette de 78 millions d’emplois techniques dans le monde d’ici 2030, notamment dans les filières liées à la transition énergétique et à l’intelligence artificielle.

Pour y parvenir, le NBTE mise sur la création d’un National Skills Fund, financé par l’État, le secteur privé et des partenaires internationaux. L’initiative pourrait redessiner les contours de la formation technique au Nigeria. Mais sa réussite dépendra de financements soutenus, d’une gouvernance cohérente et d’un suivi efficace sur le terrain. Reste à savoir si les engagements annoncés seront tenus sur la durée.

Source: ecomnewsafrique.com

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