La mission des ministres de l’Eau du Bassin du Nil à Bujumbura, le ministre égyptien de l’Irrigation a exhorté les États riverains à renforcer la coopération et dénoncé les « déclarations provocatrices » d’un pays non nommé, accusé de saper l’unité du bassin.
L’Égypte a réaffirmé dimanche son attachement au cadre de coopération du Bassin du Nil, tout en critiquant le comportement d’un pays non identifié accusé de diffuser un « discours hostile » contraire aux principes de l’Initiative du Bassin du Nil.
S’exprimant lors de la 33ᵉ réunion ministérielle tenue à Bujumbura, au Burundi, le ministre égyptien de l’Irrigation et des Ressources en eau a souligné que les défis hydriques de la région « ne peuvent être relevés par des mesures unilatérales » mais uniquement par une « coopération réelle fondée sur une gestion durable des ressources communes », selon un communiqué officiel.
Le ministre a rappelé que l’Initiative du Bassin du Nil, lancée en 1999 et réunissant dix pays, constitue une plateforme essentielle pour promouvoir la confiance, l’inclusivité et les bénéfices mutuels. Il a salué la décision du Conseil ministériel de novembre 2024 visant à organiser un processus consultatif pour examiner les préoccupations des quatre États n’ayant pas encore rejoint ou ratifié l’accord-cadre. Selon lui, ces consultations représentent « une véritable opportunité pour restaurer et renforcer la confiance entre les pays du bassin » et permettre à l’Égypte de reprendre pleinement sa place dans l’initiative.
Dans ce contexte, l’Égypte a mis en garde contre toute démarche extérieure susceptible d’approfondir les divisions. Le ministre a appelé les partenaires du développement et les organisations internationales à soutenir techniquement et financièrement le processus de consultation en cours, « tout en s’abstenant d’appuyer des approches pouvant fragiliser l’unité du bassin ».
Il a insisté sur le rôle déterminant que peuvent jouer ces institutions dans la préservation d’une vision commune fondée sur la transparence et l’adhésion au droit international, notamment le principe de « ne pas causer de dommage ».
Le ministre a regretté qu’un « pays en particulier » persiste, selon lui, à promouvoir un discours provocateur visant à nuire à la cohésion régionale. Il a indiqué que l’Égypte continuerait d’exercer « retenue et responsabilité » en s’abstenant de répondre à ces déclarations dans un cadre multilatéral afin d’éviter de politiser l’Initiative du Bassin du Nil.
L’Égypte affirme soutenir les aspirations de développement des États riverains, sous réserve que les projets hydrauliques fassent l’objet d’études d’impact transparentes, comme celles qui ont permis de valider 36 projets préliminaires dans la région des lacs équatoriaux, dans le respect du consensus régional.
Le ministre a par ailleurs souligné les efforts déployés par l’Égypte en matière de coopération hydrique au cours des dernières années, avec plusieurs projets menés en Ouganda et en Tanzanie. Il a affirmé que la présidence égyptienne de la Facilité africaine de l’Eau pour la période 2025-2027 permettra d’accélérer la mise en œuvre de sept projets d’approvisionnement en eau et d’assainissement inscrits au programme d’investissement du Bassin du Nil, grâce à une mobilisation conjointe des financements internationaux. Ces initiatives, selon l’Égypte, doivent contribuer à un avenir « durable et prospère » pour l’ensemble des peuples du bassin.
SOURCE : APA News/MK/AK/Le Caire (Egypte)