Experts publics et privés ont démontré, lors du Talk & Taste de Dakar, comment l’intelligence artificielle (IA) peut devenir un levier stratégique pour accélérer la Vision Sénégal 2050.
L’intelligence artificielle (IA) s’impose désormais comme un levier stratégique pour accélérer la Vision Sénégal 2050. C’est le constat qui s’est dégagé lors de la 30e édition du Talk & Taste Social Club, tenue le 3 juin au Phare des Mamelles à Dakar.
Placé sous le thème « L’IA, accélérateur du Plan Sénégal Vision 2050 », l’événement a réuni une vingtaine d’experts du secteur public, privé et de la société civile, dans une ambiance alliant débats de fond, networking et performances artistiques.
Pour Isidore Diouf, directeur général de Sénégal Numérique SA, le premier défi réside dans l’infrastructure.
« L’IA demande des investissements massifs, entre 50 et 100 millions de dollars, notamment en data centers et en électricité. Il faut mutualiser nos ressources à l’échelle ouest-africaine », a-t-il plaidé, insistant sur l’urgence de créer une stratégie de données pour alimenter les algorithmes.
Boubacar Roger Thiam, directeur de l’Économie numérique au ministère de la Communication, a invité les acteurs du secteur à s’approprier le New Deal technologique pour tripler la contribution du numérique au PIB national. Il mise notamment sur la « Startup Act » pour structurer un écosystème fort et inclure les talents locaux.
« Notre souveraineté passe par la maîtrise de nos données et la montée en compétence de nos jeunes ingénieurs IA », a-t-il affirmé.
L’IA pour une inclusion financière et sociale
Du côté du secteur privé, des solutions concrètes ont été mises en avant. El Hadji Malick Gueye, Directeur général de Wave Digital Finance, a expliqué comment l’IA permet d’améliorer l’expérience utilisateur et la conformité réglementaire, tout en cartographiant les flux financiers pour optimiser l’offre dans les zones les moins desservies.
Même son de cloche chez LuxDev. Ndèye Awa Gueye a souligné l’investissement de l’agence dans la formation de 2 000 à 3 000 jeunes par an aux technologies émergentes, à travers des appels à projets ciblant l’IA appliquée à l’éducation et au développement.
Dans la seconde session, des voix issues de la tech sénégalaise ont insisté sur la nécessité de faire de l’IA un outil d’inclusion et d’innovation. Awa Sarr de Sénégalaises in Tech a mis l’accent sur la formation des femmes et des jeunes aux métiers du futur, tandis que Ndiaye Dia fondateur de l’Institut des Algorithmes a appelé à créer des programmes de recherche adaptés aux réalités africaines : agriculture intelligente, santé prédictive, éducation numérique.
Pour Maguette Mbow, fondateur du Talk & Taste, cette édition marque un tournant.
« L’IA ne doit pas être une mode, mais un moteur de transformation pour tout le continent », a-t-il déclaré, annonçant au passage le lancement de la plateforme TNT Social Club, d’un magazine et d’une chaîne en ligne pour démultiplier l’impact des discussions au-delà des murs du Phare.
ARD/te/Sf/APA
Source: ApaNews.Net