Les patrons des impôts africains à Rabat autour des budgets

La 6ᵉ Masterclass des chefs d’administrations fiscales africaines s’est tenue du 22 au 24 juillet à Rabat, réunissant les représentants de 44 pays autour d’un objectif commun : renforcer la mobilisation des ressources domestiques pour réduire la dépendance aux financements extérieurs.

Organisée par le Forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF),la rencontre des patrons des impôts africains intervient dans un contexte de forte pression budgétaire sur le continent. Avec un déficit de financement du développement estimé à plus de 400 milliards de dollars par an et un taux de pression fiscale moyen de 15,12 % du PIB – loin derrière les 33 % des pays de l’OCDE – l’Afrique cherche à consolider sa souveraineté financière.

Les discussions à Rabat ont mis en lumière quatre axes majeurs de réforme : la transformation numérique des administrations fiscales, l’élargissement de l’assiette fiscale, le renforcement de la transparence et de l’échange d’informations, ainsi que la formation continue des cadres.

Mary Baine, secrétaire exécutive de l’ATAF, a appelé à un leadership fiscal audacieux, apte à faire face aux défis économiques, climatiques et sociaux, notamment à travers l’intelligence artificielle, la collecte de données en temps réel et la coopération interétatique.

Le forum a également insisté sur la nécessité d’un pacte de confiance entre l’État et les citoyens, fondé sur l’équité de l’impôt, l’efficacité des services publics et la redevabilité des gouvernants. Les tensions sociales récentes autour des politiques fiscales dans plusieurs pays africains renforcent cet impératif de légitimité.

Depuis sa création, l’ATAF a permis la collecte de plus de 5,1 milliards de dollars, formé 15 000 agents et contribué à structurer les politiques fiscales africaines. Le directeur général des Impôts du Maroc, Youness Idrissi Kaitouni, a salué l’impact de cette coopération, soulignant le rôle fondateur de la conférence de Fès il y a quinze ans dans la construction d’une gouvernance fiscale panafricaine.

MK/te/Sf/APA

Source: Apanews.net

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