Israël: la grève générale pour la fin de la guerre à Gaza et la libération des otages largement suivie

Une véritable marée humaine dans les rues de Tel Aviv qui a connu un des plus grands rassemblements. Manifestations aussi à Jérusalem. Un élan de solidarité avec les familles des otages capturés il y a 681 jours. Une mobilisation sans précédent, une semaine après la décision du gouvernement israélien d’intensifier l’offensive à Gaza et de prendre le contrôle d’une partie de l’enclave palestinienne. Un véritable arrêt de mort pour les otages, selon leurs proches.

« Nous ne pouvons plus nous taire, le silence tue les otages », lance Anat, la mère de l’otage Matan Angrest du haut d’un podium à Tel Aviv, a constaté notre correspondant en IsraëlMichel Paul. Un cri repris par les familles des captifs toujours retenus à Gaza.

C’est une des manifestations les plus massives depuis le 7 octobre 2023. Près de 400 000 participants selon les organisateurs. En tout, près d’un million d’Israéliens ont pris part à cette journée. Ils sont venus exiger la fin de la guerre et le retour des otages. Mais pour David, ils sont surtout venus pour réconforter les familles des otages. « Je suis très heureux qu’il y ait tellement de monde. Apparemment tout le monde en a ras-le-bol. Ça ne va pas changer grand-chose, mais pour moi l’important, c’est la solidarité avec les familles des otages. Et je crois que c’est important pour l’image d’Israël et la santé mentale de la société de réaliser ce genre de protestation ».

La ville de Tel Aviv, submergée par les grévistes réclamant la fin de la guerre à Gaza et le retour des otages, le 17 août 2025. © Maya Levin / AP

Jean-Pierre, lui, pense que les manifestations ne suffisent plus. « Ce gouvernement ne connait que la force et il faudrait quelque chose qui soit très très puissant comme grève et qui ne dure pas seulement un jour, mais qu’il y ait par exemple une disruption complète de l’économie pendant une, deux, ou trois semaines, avant que, peut-être, le gouvernement décide qu’il faut le prendre en compte ».

Un très important dispositif policier avait été mis en place. Près de 50 manifestants ont été interpellés pour trouble à l’ordre public.

Arrestation par la police israélienne d’un manifestant à Tel Aviv, le 17 août 2025. © Ohad Zwigenberg / AP

Des rassemblements aussi à Jérusalem

Des routes coupées avec parfois des pneus brûlés sur la chaussée, la journée de mobilisation de ce dimanche 17 août, a aussi révélé les fractures de la société israélienne, comme l’a constaté notre envoyé spécial à Jérusalem, Nicolas Falez

À un carrefour de Jérusalem, d’un côté, les manifestants qui s’époumonent de slogans en slogans pour demander la fin de la guerre et le retour des otages. « C’est un grand cri, adressé à tous ceux qui l’entendent. Cela doit cesser. Ramenez-les à la maison ! C’est insupportable ».

En pleine journée de mobilisation, ce 17 août, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a fustigé un mouvement qui selon lui « renforce la position du Hamas et éloigne la libération des otages ». Des mots qui ne passent pas auprès de ce jeune manifestant. « Cela me rend furieux. J’ai perdu tout espoir de le voir faire le bien. Je n’attendais rien d’autre de lui ».

Manifestation congre la guerre à Gaza, à Jérusalem, le 17 août 2025. © Mahmoud Illean / AP

Mais sur le trottoir d’en face, Yaacov lui se range du côté de son gouvernement qui a récemment décidé de poursuivre et d’étendre la guerre dans la Bande de Gaza. « Non, je ne suis pas solidaire, mais au contraire, je pense que le gouvernement fait bien d’aller jusqu’au bout et de terminer le Hamas, le liquider, parce que le problème, c’est que si on s’arrête maintenant, dans un an, on aura un 7 octobre supplémentaire. Il faut liquider le Hamas. Alors, c’est dommage pour les familles des kidnappés, mais là, c’est l’intérêt général ».

Comme à ce carrefour, le pays tout entier se fracture sur la poursuite ou non de la guerre, près de deux ans après les attaques du 7 octobre 2023.

Source: RFI

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