Algérie–Tunisie : des bus touristiques bloqués à la frontière

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Des bus transportant des touristes algériens ont été empêchés de franchir la frontière avec la Tunisie, après l’application soudaine d’une nouvelle exigence administrative, une décision jugée opaque et mal coordonnée par les professionnels du secteur.

Plusieurs bus reliant l’Algérie à la Tunisie ont été stoppés dimanche 7 décembre aux points de passage terrestres, notamment à Oum Tboul, selon des voyagistes et associations professionnelles. Les autorités algériennes auraient imposé le jour même une obligation de détenir une « autorisation de transport international », remplaçant de facto les licences touristiques ordinaires jusque-là utilisées pour les voyages organisés. Aucun communiqué officiel n’avait été publié en amont de cette entrée en vigueur, ce qui a pris de court des dizaines de véhicules transportant des touristes pour les vacances de fin d’année.

Les témoignages recueillis par plusieurs agences, dont Sid Travel, évoquent une application immédiate de la mesure, provoquant l’immobilisation de bus chargés de voyageurs ayant réservé leurs séjours de longue date. L’association nationale de tourisme Kounouz El Djazaïr a confirmé que l’exigence s’appliquait désormais à l’ensemble des postes frontaliers, dénonçant une absence totale de concertation avec les opérateurs alors que la demande de voyages vers la Tunisie connaît traditionnellement un pic en cette période.

Sur le terrain, des sources citées par le quotidien El Khabar indiquent que cette décision viserait à répondre à des « pratiques abusives » liées à l’exploitation de l’allocation touristique par certains groupes organisés.

Selon elles, plusieurs circuits par bus auraient permis de contourner les règles de change sous couvert de tourisme, donnant lieu à ce que les autorités qualifient de « dérives » et de voyages dits de « tourisme en suspens », où les séjours d’une semaine servaient parfois à d’autres activités que le tourisme classique.

Reste que la brutalité de la mise en œuvre questionne. Aucun délai transitoire n’a été accordé aux transporteurs, aucune procédure claire n’a été communiquée pour obtenir la licence requise, et aucune annonce publique n’avait préparé les voyageurs à ces contrôles renforcés.

Les professionnels du secteur dénoncent une mesure « improvisée » et « déconnectée de la réalité des flux », estimant qu’elle crée un climat d’incertitude nuisible au tourisme sortant, déjà fragilisé par les fluctuations réglementaires.

Ce blocage survient alors que la Tunisie demeure la première destination des touristes algériens, et que les opérateurs comptaient sur la haute saison de décembre pour compenser une année morose. Sans clarification rapide des autorités, préviennent plusieurs voyagistes, la situation pourrait s’aggraver dans les jours à venir, avec un impact direct sur les voyageurs mais aussi sur les recettes touristiques des deux pays, étroitement dépendantes de la fluidité de leur frontière terrestre.

SOURCE : APA News/MK/AK/Sf/Tunis (Tunisie)

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