Algérie : remaniement partiel dans le corps des walis

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Le président Abdelmadjid Tebboune a procédé, lundi, à un remaniement partiel au sein du corps des walis et des walis délégués, conformément à l’article 92 de la Constitution, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué officiel.

Au total, 19 postes sont concernés par le remaniement opéré par le Président algérien, notamment neuf mutations de walis, trois nouvelles nominations, une fin de fonctions et six désignations de walis délégués.

Selon la présidence, cette décision vise à « dynamiser la gestion territoriale » dans le cadre d’une série d’ajustements administratifs amorcés ces derniers mois au sein de plusieurs institutions clés de l’État.

Cependant, pour de nombreux observateurs, cette initiative traduit avant tout une volonté de renforcement du contrôle politique du centre sur les collectivités locales, dans un contexte marqué par des tensions sociales croissantes et une centralisation accrue du pouvoir exécutif.

Depuis 2023, Abdelmadjid Tebboune multiplie les réaménagements dans l’administration territoriale au nom de l’« efficacité » et de la « proximité ». En pratique, ces changements consolident le pouvoir de la présidence et du ministère de l’Intérieur, réduisant davantage l’autonomie des collectivités locales. Représentants directs du chef de l’État, les walis demeurent des acteurs essentiels dans la mise en œuvre des politiques publiques, mais aussi dans le contrôle politique et sécuritaire du territoire.

Ce nouveau mouvement intervient dans un climat marqué par la montée des revendications socio-économiques et un durcissement politique. Plusieurs analystes estiment qu’il s’agit d’une manœuvre visant à resserrer le maillage administratif à l’approche des élections de 2026, alors que la méfiance envers les institutions locales et les critiques sur la gestion des ressources publiques demeurent fortes.

Les récentes réorganisations au sein des ministères régaliens et des entreprises publiques stratégiques illustrent la même logique : maintenir un appareil d’État discipliné et aligné sur la ligne présidentielle. En Algérie, la fonction de wali reste avant tout un instrument de contrôle plutôt qu’un levier de gouvernance territoriale, confirmant la persistance d’un modèle hypercentralisé hérité des premières décennies du régime.

SOURCE : APA NewsMK/te/Sf/

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