Afrique du Sud : 9,2 millions de jeunes Sud-Africains ne sont ni en emploi, ni en formation, ni à l’école

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Avec un taux de chômage des jeunes atteignant 62,4 % au premier trimestre 2025, l’Afrique du Sud traverse une crise majeure. Pour inverser cette tendance, le gouvernement mise désormais sur l’entrepreneuriat des jeunes comme levier essentiel de relance économique et sociale.

Le 13 juin à Johannesburg, lors d’une rencontre organisée avec Harambee Youth Employment Accelerator, une organisation à but non lucratif engagée pour l’emploi des jeunes, le vice-président sud-africain, Paul Mashatile a lancé un appel à l’action. Pour lui, l’entrepreneuriat n’est plus une option, mais une nécessité. Dans un marché du travail saturé, il considère la création d’entreprises comme une solution durable et inclusive pour réduire le chômage des jeunes.

Le constat est alarmant : plus de 9,2 millions de jeunes Sud-Africains ne sont ni en emploi, ni en formation, ni à l’école, selon Mashatile. Et sans intervention décisive, ce chiffre pourrait grimper de 600 000 chaque année. C’est dans cette urgence que s’inscrit son plaidoyer en faveur d’un entrepreneuriat massif, en droite ligne avec la vision 2030 du Plan national de développement, qui mise sur les PME comme moteur de croissance et de transformation sociale.

Face à cette situation, le gouvernement a déjà enclenché plusieurs leviers. Depuis sa création, l’Agence nationale du développement de la jeunesse (NYDA) soutient les jeunes entrepreneurs dès les premières étapes de leur projet. Le Fonds de l’innovation, actif depuis 2020, a permis de financer une centaine de start-up technologiques. De son côté, le Fonds défi jeunesse (Youth Challenge Fund) offre un accompagnement individualisé aux porteurs de projets.

Le Transformation fund, doté de 1,11 milliard de dollars par an, cible les entreprises issues des communautés historiquement marginalisées. Enfin, le Fonds de soutien aux petits magasins (Spaza Shop Support Fund) injecte près de 3 millions de dollars dans le commerce informel, renforçant ainsi les microentreprises dans les townships et les zones rurales.

Pour aller plus loin, le vice-président souligne l’importance de renforcer les partenariats public-privé, de simplifier l’accès au financement et de créer un environnement favorable à l’initiative. L’exemple kenyan du programme « Entrepreneuriat des jeunes et développement du leadership » (YELD), qui a déjà accompagné plus de 2800 jeunes entrepreneurs, montre que des résultats concrets sont possibles. Pour l’Afrique du Sud, il s’agit désormais de consolider, coordonner et pérenniser ces efforts afin de faire de l’entrepreneuriat un véritable moteur de transformation sociale.

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