Le président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao, Julius Maada Bio, a salué mardi le rétablissement du calme en République du Bénin, deux jours après la tentative de coup d’État déjouée par les forces armées béninoises. Dans une déclaration officielle, le dirigeant sierra-léonais a rendu hommage au président Patrice Talon et exprimé sa gratitude à ses homologues pour leur solidarité dans la défense de la démocratie et de l’ordre constitutionnel.
« Le calme étant désormais revenu en République du Bénin, je salue le leadership du président Patrice Talon et le courage des forces armées qui ont déjoué la tentative de coup d’État militaire », a déclaré Julius Maada Bio dans un message officiel rendu public mardi.
Le président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao a également tenu à remercier ses pairs pour leur réaction rapide face à la crise béninoise. « En tant que président de l’Autorité de la Cédéao, je remercie sincèrement mes homologues chefs d’État pour leur solidarité indéfectible et leurs efforts collectifs en faveur du gouvernement et du peuple béninois dans la défense de la démocratie et de l’ordre constitutionnel », a-t-il ajouté.
Cette déclaration intervient 48 heures après que Maada Bio a ordonné dimanche le déploiement immédiat de la force régionale en attente vers le Bénin, conformément au Protocole de 1999 relatif au mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits. Cette force est composée de contingents militaires du Nigéria, de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire et du Ghana, avec pour mission de préserver l’ordre constitutionnel au Bénin.
Une tentative de putsch meurtrière
La tentative de coup d’État du 7 décembre a été marquée par des violences qui ont coûté la vie à l’épouse du général Bertin Bada, directeur du cabinet militaire de la présidence, attaquée à son domicile vers 2 heures du matin. Le colonel Faïzou Gomina, commandant de la base de Togbin, et le général Abou Issa, chef d’état-major de l’Armée de terre, ont été pris en otage par les mutins avant d’être libérés le 8 décembre à Tchaourou.
Les putschistes, après avoir été repoussés de la résidence présidentielle par la Garde républicaine, ont investi la télévision nationale où ils ont proclamé la destitution du président Talon et annoncé la création d’un Comité militaire pour la refondation (CMR) dirigé par le lieutenant-colonel Tigri Pascal. Ils ont été rapidement délogés par les forces loyalistes.
Réfugiés à la base de Togbin avec des véhicules blindés, les rebelles ont été neutralisés par des frappes aériennes de précision menées par l’aviation nigériane, évitant ainsi un assaut terrestre dans une zone densément peuplée. La base est désormais sous le contrôle de la force en attente de la Cédéao, notamment des soldats nigérians et une unité spéciale ivoirienne.
Le président Patrice Talon a convoqué lundi un Conseil des ministres extraordinaire qui a observé une minute de silence en mémoire des victimes et ordonné la poursuite des investigations pour identifier les auteurs et commanditaires.
Le chef de l’État béninois a exprimé sa gratitude aux forces armées et aux pays de la Cédéao mobilisés, en particulier le Nigéria et la Côte d’Ivoire. Il a exhorté ses compatriotes à faire preuve de résilience, assurant que le Bénin poursuivra sa trajectoire de développement.
La Cédéao et l’Union africaine ont condamné cette attaque contre les institutions béninoises, dans un contexte politique tendu à l’approche de la présidentielle d’avril 2026 et d’insécurité persistante dans le nord du pays.
SOURCE : APA News/AC/ Cotonou (Bénin)