Sahara : Lavrov évoque le plan d’autonomie du Maroc

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Moscou évoque pour la première fois le plan marocain comme “forme d’autodétermination reconnue par l’ONU”

Changement diplomatique notable dans la position russe sur le dossier du Sahara. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré lundi que la Russie était prête à « accueillir favorablement » le plan d’autonomie proposé par le Maroc, le qualifiant d’« une des formes d’autodétermination reconnues par les Nations Unies ». Une formulation inédite qui marque une inflexion significative dans la posture traditionnelle du Kremlin.

Lors d’une conférence de presse avec des médias arabes à Moscou, Lavrov a affirmé que l’initiative marocaine pouvait « constituer une solution fructueuse » si elle respectait le droit international et bénéficiait de l’approbation de toutes les parties. « Dans ce cas, elle serait également acceptable pour la Russie », a-t-il ajouté, soulignant que Moscou fonde sa position sur « les résolutions du Conseil de sécurité et le principe du dialogue politique ».

Le chef de la diplomatie russe a reconnu que « la réalité du terrain a changé » depuis les premières discussions autour d’un référendum d’autodétermination dans les années 1980, évoquant désormais le plan d’autonomie marocain comme « une option réaliste pour clore définitivement le dossier ». Cette déclaration intervient à quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Sahara, présidée ce mois-ci par la Russie.

Depuis plusieurs années, Moscou adoptait une attitude de prudente neutralité, privilégiant l’abstention lors des votes relatifs à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le ton employé par Lavrov traduit une évolution méthodique vers un appui implicite au Maroc, dans la lignée du partenariat stratégique signé entre le roi Mohammed VI et le président Vladimir Poutine lors de la visite royale à Moscou en 2016.

Cette ouverture russe intervient dans un contexte diplomatique marqué par des signaux de convergence entre Rabat et Moscou. Le Maroc s’était récemment abstenu sur une résolution du Conseil des droits de l’homme prolongeant le mandat du rapporteur spécial sur la Russie, geste perçu comme un signe de réciprocité envers le Kremlin. À l’approche du renouvellement du mandat de la MINURSO, Rabat espère désormais obtenir au minimum l’abstention russe, synonyme de neutralité bienveillante.

Selon plusieurs analystes, cette évolution s’inscrit dans une tendance plus large : celle d’un consensus international qui se déplace progressivement vers la reconnaissance du plan d’autonomie marocain comme seule base crédible d’un règlement durable. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni soutiennent déjà cette approche, tandis que la Chine, en votant en 2021 la résolution 2602, a confirmé sa préférence pour une « solution réaliste et pragmatique fondée sur le compromis ».

SOURCE:APANews/APA-Rabat (Maroc)

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