RCI: 6,03 Mds FCFA à mobiliser pour un Plan dédié aux femmes

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Le gouvernement ivoirien mobilise ses partenaires autour de son nouveau Plan d’action national de deuxième génération sur les femmes, la paix et la sécurité (PAN2 2024-2028), visant à accélérer la participation des femmes au développement et aux prises de décisions.   

Le ministère ivoirien de la Femme, de la famille et de l’enfant, a présenté ce jeudi 17 juillet 225, à Abidjan, son Plan d’action national de deuxième génération sur les femmes, la paix et la sécurité (PAN2 2024-2028), lors d’une table-ronde des bailleurs.

Ce projet a été mis en place avec l’appui de ONU Femmes et de l’ambassade du Canada. Les bailleurs de fonds ont été invités, à l’occasion de cette table-ronde, à contribuer à la réalisation d’un plan jugé « plus ambitieux » et « axé sur les résultats ».

Adoptée en 2000 par le Conseil de sécurité de l’ONU, la résolution 1325 sur les Femmes, la Paix et la Sécurité promeut la participation active des femmes dans les processus de paix et la prévention des conflits. En Côte d’Ivoire, le PAN2 a été adopté le 20 novembre 2024 en Conseil des ministres.

« Aujourd’hui, nous sommes à l’orée d’une nouvelle étape avec cette deuxième génération du PAN 1325, fruit d’un travail rigoureux, inclusif et participatif associant l’ensemble des acteurs étatiques, la société civile, les femmes leaders et nos partenaires au développement », a indiqué Mme Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, lors de l’ouverture de la table-ronde.

Le coût total pour la mise en œuvre du PAN2 s’élève à 6,03 milliards FCFA sur cinq ans. Une partie de ce budget (30%) est financée par l’État ivoirien, tandis que les 70 % restants sont à rechercher auprès des bailleurs de fonds.

Le plan s’articule autour de quatre axes stratégiques et vise à atteindre onze résultats d’effets. Nassénéba Touré a souligné qu’« un plan, aussi pertinent soit-il, ne saurait produire tous ses effets sans un financement adéquat et une mobilisation continue ».

« Il s’agit, non pas uniquement de financements, mais d’un véritable investissement dans un avenir où la paix et la sécurité sont partagées et où chaque femme joue un rôle actif dans la construction de notre société », a-t-elle soutenu.

La Côte d’Ivoire, dira-telle, avait déjà mis en œuvre un premier Plan d’action à partir de 2008, qui a permis des avancées sur la place des femmes dans les processus de paix et de réconciliation. Mais aujourd’hui, le gouvernement souhaite « insuffler un nouvel élan » à cette dynamique.

Selon la ministre Nassénéba Touré, ce second plan aspire à accélérer l’accès des femmes aux sphères de décisions, à protéger leurs droits en contexte de crise, à garantir leur accès à la justice et à renforcer leur autonomisation économique, levier incontestable de stabilité.

Cette nouvelle génération du Plan d’action national va encore plus loin, en intégrant les défis contemporains tels que l’extrémisme violent, le terrorisme, le changement climatique et les déplacements forcés.

Le Plan d’action national de 2ème génération sur les femmes, la paix et la sécurité met également l’accent sur l’inclusivité territoriale, la participation des jeunes filles, la protection contre les violences sexuelles en période de conflit et la résilience socioéconomique des femmes affectées par les crises.

Adjaratou Fatou N’Diaye, représentante résidente de ONU Femmes, a salué les actions de la Côte d’Ivoire pour faire progresser l’agenda genre, à travers l’adoption d’une politique nationale sur l’égalité, l’équité et le genre, ainsi que du Plan d’action national de 2ème génération pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 de l’ONU.

Ces actions ont d’ailleurs permis aux femmes en Côte d’Ivoire de jouer un rôle déterminant dans les processus de réconciliation, à l’échelle nationale comme dans les communautés, à l’issue des crises sociopolitiques successives.

Pour que les voix de ces « artisanes trop souvent silencieuses » soient entendues, amplifiées et prises en compte, Mme Fatou N’Diaye a appelé à « conjuguer les efforts » pour impulser des changements concrets et durables dans la vie des plus de 14 millions de femmes et de filles que compte aujourd’hui la Côte d’Ivoire, selon les données du RGPH 2021.

La ministre de la Femme a déclaré que la tenue de cette table-ronde permettra de « solidifier une coalition » d’acteurs déterminés à accompagner la cause des femmes, et d’établir « une relation de confiance, de transparence et de redevabilité » avec les bailleurs pour garantir un suivi rigoureux de la mise en œuvre de ce plan, à travers des mécanismes de coordination et de suivi-évaluation clairs et efficaces.

« Appuyez l’État de Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de cette vision transformative. Investissez dans les femmes, dans leur leadership, dans leur capacité à bâtir un avenir pacifique pour notre Nation », a-t-elle lancé.

Présent à cette table-ronde, le chargé d’Affaires de l’ambassade du Canada en Côte d’Ivoire, Christian Gour, a réaffirmé l’engagement de son pays dans la poursuite du partenariat entre Abidjan et Ottawa en faveur des femmes ivoiriennes.

AP/Sf/APA

Source: APANEWS

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