Le Maroc renforce sa position de hub du dialogue social africain en accueillant, à Marrakech, la 6ᵉ Conférence annuelle de l’Association des Autorités Africaines de Supervision des Retraites (APSA), ouverte ce mercredi en présence de délégations issues d’une vingtaine de pays du continent.
Organisé par l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), en partenariat avec FSD Africa, l’événement s’inscrit dans une dynamique régionale visant à repenser en profondeur les systèmes de retraite. Le thème retenu pour cette édition 2025, « Renforcer la résilience du paysage des retraites en Afrique », reflète l’ambition de construire des régimes plus inclusifs, durables et capables de faire face à des risques multiples — climatiques, numériques ou sanitaires.
Durant deux jours, la conférence rassemble un large éventail d’acteurs : régulateurs, superviseurs, décideurs publics, institutions financières, chercheurs et représentants d’organisations internationales telles que l’OIT, la BAD ou encore l’AISS. Les discussions se concentrent sur les grandes transformations qui bouleversent les systèmes de retraite : vieillissement démographique, poids croissant de l’informalité, volatilité des marchés financiers, et vulnérabilités technologiques.
Dans son discours d’ouverture, le président délégué de l’ACAPS, Othman Khalil El Alamy, a souligné l’importance de faire évoluer les modes de supervision vers une approche plus anticipative, axée sur la gestion proactive des risques. Il a rappelé que la sécurité financière des retraités africains dépend de la robustesse des mécanismes de contrôle et de l’adaptation des cadres réglementaires.
Parmi les priorités évoquées figurent l’harmonisation des législations, la digitalisation des services de prévoyance, l’élargissement de la couverture aux travailleurs informels, et le développement de bases de données partagées entre pays. L’APSA appelle à renforcer les synergies entre États francophones, anglophones et lusophones, afin de mutualiser les bonnes pratiques et accélérer la professionnalisation du secteur.
Pour les organisateurs, cette conférence constitue un jalon essentiel dans la construction d’un espace africain de coopération technique autour des retraites, à l’heure où les défis structurels – faible niveau de cotisation, démographie jeune, forte informalité – exigent des réformes concertées à l’échelle régionale.
Les travaux se poursuivront jusqu’au 11 juillet, avec en clôture l’adoption d’une feuille de route commune pour orienter les évolutions des systèmes de retraite africains à l’horizon 2035.
MK/te/APA
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