Pêche en Côte d’Ivoire : Sidi Touré procède au dépôt des instruments de ratification de la Convention N°188 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en France

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En marge de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, qui s’est tenue au début du mois de juin 2025 à Nice (France), le ministre des ressources animales et halieutiques, Sidi Touré a procédé au dépôt des instruments de ratification de la Convention N°188 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relative au travail dans la pêche. Laquelle Organisation Internationale du Travail (OIT) tenait sa 113ème Conférence le 8 juin dernier à Nice. Cette cérémonie solennelle s’est tenue en présence de Gilbert Houngbo, Directeur général de l’OIT et des représentants de diverses parties prenantes du secteur maritime et halieutique.

Selon Sidi Tiémoko Touré, « la Côte d’Ivoire a fait non seulement de la valorisation du potentiel économique de ses ressources une priorité, mais également de la protection de ses travailleurs. […] Ceux qui travaillent dans l’ombre pour que nous ayons des ressources de qualité et durables dans nos assiettes doivent pouvoir travailler dans la dignité et bénéficier de cet engagement spécifique. Cette convention vise à garantir aux pêcheurs des conditions décentes pour exercer leur activité à bord des navires de pêche, notamment en ce qui concerne les conditions minimales requises pour le travail à bord, les conditions de service, le logement et l’alimentation, ainsi que la protection de la sécurité et de la santé au travail, les soins médicaux et la sécurité sociale. Elle contribuera également au renforcement de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN) ».

Cet engagement revêt une importance particulière pour la Côte d’Ivoire où la pêche constitue une source de revenu pour plus d’un demi-million de personnes, et contribuera de manière significative à la sécurité alimentaire et à l’emploi. Cette ratification s’inscrit dans un engagement plus large de la Côte d’Ivoire en faveur de la durabilité des océans, avec son adhésion à l’Accord sur les mesures du ressort de l’État du port de la FAO et son soutien à un Protocole régional contraignant sur les normes du travail pour les équipages et l’élimination du travail forcé à bord des navires de pêche, adopté par le Comité des pêches du golfe de Guinée Centre-Ouest, avec l’appui de l’OIT.

Poursuivant, il a indiqué que par cet acte, « la Côte d’Ivoire réaffirme son engagement à améliorer les conditions de vie et de travail des pêcheurs, à promouvoir la sécurité en mer, et à renforcer la durabilité sociale dans l’exploitation des ressources halieutiques. Ce dépôt marque une étape importante pour la reconnaissance des droits des travailleurs du secteur de la pêche et inscrit la Côte d’Ivoire dans la dynamique des États engagés pour une pêche plus responsable, équitable et conforme aux normes internationales ».

Le Directeur général de l’OIT a pour sa part, souligné que « les pêcheurs, comme tous les travailleurs de l’océan, méritent protection, dignité et opportunités. Une économie océanique durable doit être inclusive, ce qui implique le respect des droits du travail de ceux qui en sont le pilier. […] Si nous sommes capables de nous entendre sur la ratification, la mise en œuvre et l’application de normes mondiales pour les gens de mer, pourquoi pas pour les pêcheurs ? La logique est évidente. Les outils existent. Le moment est venu ».

Ainsi, les grands axes de la Convention N°188 de l’OIT (2007) portent sur la couverture d’un large éventail de droits sociaux, sanitaires, sécuritaires et contractuels. Cette convention s’appliquera à « tous les pêcheurs travaillant à bord de navires de pêche, sauf ceux utilisés à des fins non commerciales ». Elle « prévoit des adaptations pour la pêche artisanale ou les petits navires ». Elle implique des conditions de travail claires avec « obligation de disposer d’un contrat écrit indiquant les conditions d’emploi ; d’âge minimum pour embarquer (généralement 16 ans, sauf exceptions) ; de recrutement et de placement équitables et non discriminatoires ». Elle prend en compte des conditions « de sécurité et santé à bord », notamment avec la « fourniture d’équipements de protection individuelle ; l’accès à des soins médicaux et d’assistance en mer ; le respect de normes de sécurité et hygiène à bord ». Cette convention implique également une « limitation des heures de travail, le respect des temps de repos suffisants pour prévenir l’épuisement ». Le tout assorti d’une « protection sociale donnant lieu au droit à une assurance maladie et accident, et en certains cas à des prestations de sécurité sociale ; à une assistance aux familles en cas d’accident, disparition ou décès du pêcheur ». Enfin, cette convention fait « obligation pour l’État de mettre en place un système d’inspection des navires de pêche et une France collaboration entre les administrations maritimes, du travail et des pêches pour assurer la conformité ».

Le secteur de la pêche représente 0,5% depuis 2023 du PIB et génère, selon les données du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, près de 100 000 emplois directs et plus de 580 000 emplois indirects, dont 1/3 sont occupés par des femmes.

En dépit du fait qu’elle reste principalement artisanale, la pêche en Côte d’Ivoire ne demeure pas moins un véritable vivier d’emplois pour la jeunesse.

En 2023, la production de la pêche artisanale représentait 81% de la production totale de la pêche. Et le premier responsable de ce secteur, le ministre Sidi Tiémoko Touré aime à dire que c’est le « prochain café-cacao ivoirien », pourvu que la jeunesse ivoirienne s’intéresse à ses différents compartiments.

La vision du Gouvernement ivoirien, de sources officielles, en matière de production halieutique est de la développer et de la rendre compétitive afin de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Soucieux de concrétiser son ambition, l’Etat a initié des réformes sectorielles, notamment : l’adoption de la loi n°2016-554 du 26 juillet 2016 relative à la pêche et à l’aquaculture, la mise en place du Centre de Surveillance Satellitaire des Pêcheries à Abidjan ; l’adoption d’un plan national de lutte contre la pêche Illicite Non déclarée et Non Réglementée (ou pêche INN) sous toutes ses formes dans les eaux sous juridiction nationale. Au cours de l’année 2022, le Gouvernement Ivoirien a adopté la Politique Nationale de Développement de l’Élevage, de la Pêche et de l’Aquaculture 2022-2026 (PONADEPA 2022-2026). Cette politique dont la mise en œuvre est évaluée à 1 049,443 milliards de FCFA plusieurs objectifs. De façon spécifique, au niveau de la pêche, il s’agit de la gestion durable et responsable des ressources halieutiques, de l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des produits halieutiques. La production nationale est passée de 74 800 tonnes en 2014 à 81 239 tonnes en 2023, soit une évolution de 0,9% en moyenne annuelle sur la période 2014-2023 avec un pic de 105 528 tonnes en 2018. La couverture des besoins en ressources halieutiques par la production nationale devrait atteindre 65% à l’horizon 2026.

An

Source: abidjan.net

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