Sénégal/Or illégal : 66 sites démantelés en un an

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Le ministre de l’Intérieur alerte sur l’impact de l’orpaillage traditionnel, après le démantèlement de 66 sites illégaux dans l’est du pays.

En visite à Saraya mardi 24 juin, le ministre sénégalais de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean-Baptiste Tine, a exprimé sa vive préoccupation face à l’ampleur des dégâts environnementaux causés par l’orpaillage traditionnel le long de la Falémé.

Selon une note de son ministère, 66 sites clandestins ont été démantelés en un an dans les régions de Kédougou et Tambacounda, grâce à l’action conjointe des Forces de défense et de sécurité (FDS), depuis l’entrée en vigueur du décret n°2024-1402 du 31 juillet 2024 interdisant toute activité minière dans un rayon de 500 mètres autour du fleuve.

Cette visite intervient dans un contexte de renforcement des opérations de sécurisation du secteur extractif, alors que les forces armées ont intensifié les interventions sur le terrain. Selon le Bulletin d’information mensuel des armées sénégalaises (n°07, mai 2025), 43 sites illégaux supplémentaires ont été démantelés en mai dans des localités frontalières comme Bougouda, Bantanko, Fagoudou, Moussala, Moura et Saraya, dans le cadre de l’Opération orientale 1, menée par la Zone militaire n°4. 47 individus ont été interpellés et 77 motopompes, motos et groupes électrogènes saisis, puis remis à la Gendarmerie nationale.

Cette intensification de la répression s’inscrit dans une dynamique visant à endiguer la contrebande de l’or, alors que le secteur extractif a généré 236,59 milliards FCFA de revenus au premier semestre 2024, selon le rapport ITIE publié le 6 mai dernier. À lui seul, l’or représente plus de 65 % des revenus miniers, avec 137,22 milliards FCFA d’exportations sur six mois. Pourtant, une étude de l’ONG SWISSAID estime que jusqu’à 41 tonnes d’or auraient quitté illégalement le Sénégal entre 2013 et 2022, via le Mali, à destination des Émirats arabes unis.

Le ministre Tine a alerté sur la persistance de la pollution au cyanure, au plomb et au zinc, et souligné que les moyens actuels de surveillance restent insuffisants. Il a appelé à élargir la zone d’interdiction et à doter les forces sur le terrain de capacités technologiques renforcées, notamment par l’activation de la section aérienne de la Légion de gendarmerie de Kédougou, jugée cruciale pour la surveillance des zones sensibles.

Dans une région aussi stratégique que l’est du Sénégal, où se croisent enjeux économiques, environnementaux et sécuritaires, la lutte contre l’orpaillage illégal s’impose désormais comme une priorité nationale.

AC/Sf/APA

Source: APANEWS

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