L’ancien Premier ministre malien Choguel Maïga fustige les sanctions et le rôle des puissances étrangères dans les décisions de la Cédéao, mais appelle au dialogue pour préserver les acquis régionaux.
L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a appelé lundi à une collaboration renforcée entre la Confédération des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), malgré le retrait des trois pays sahéliens de l’organisation sous-régionale.
Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, l’ex-chef du gouvernement malien est revenu sur les motivations ayant conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger à quitter la Cédéao, qualifiant cette décision de « divergence de vision » plutôt que de rupture.
Maïga reproche à l’organisation ouest-africaine une gestion biaisée des sanctions et une dépendance excessive vis-à-vis d’acteurs extérieurs. Il dénonce notamment l’embargo imposé au Mali, qu’il juge contraire à la Convention des Nations Unies sur les pays sans littoral, et critique une application de sanctions dictée, selon lui, par des « intérêts extra-africains ».
Il met également en cause la présence constante de partenaires occidentaux lors des réunions de la Cédéao, estimant qu’elle entrave l’autonomie de décision des États membres.
Volonté de dialogue
Malgré ces différends, Choguel Maïga salue la rencontre du 22 mai 2025 à Bamako entre les représentants de l’AES et ceux de la Commission de la Cédéao. Cette réunion s’est conclue par un accord de principe en faveur d’un cadre de coopération sur les plans politique, économique et sécuritaire.
Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à préserver certains acquis, notamment la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace ouest-africain.
Perspective de collaboration
L’ancien Premier ministre recommande à la Cédéao de recentrer ses priorités sur l’intégration économique, en mettant en place des structures de recherche sur les défis régionaux comme les coûts logistiques, les barrières commerciales ou les échanges intra-communautaires.
Tout en comparant le retrait des pays de l’AES à un « Brexit ouest-africain », Maïga assure que l’alliance sahélienne n’est pas en opposition avec la Cédéao. « L’AES n’est pas l’ennemie de la Cédéao », écrit-il.
Chef d’une branche du Mouvement du 5‑Juin– Rassemblement des forces patriotiques (M5‑RFP), Choguel Kokalla Maïga a été nommé Premier ministre en juin 2021, suite à la rectification de la transition dirigée par le général Assimi Goïta. Il a occupé ce poste jusqu’à son limogeage le 20 novembre 2024, après avoir critiqué publiquement la prolongation de la transition sans concertation et la laissant dans l’ombre des décisions majeures . Le lendemain, le général Abdoulaye Maïga – alors ministre d’État chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et porte-parole du gouvernement – lui a succédé à la primature par décret lu à la télévision nationale.
AC/Sf/APA
Source: APANEWS