Zimbabwe : mise en place d’un cadre unifié pour l’égalité des sexes

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Le Zimbabwe a franchi une étape majeure vers une meilleure gouvernance de l’égalité des sexes en adoptant un cadre unifié de suivi et de reporting. Ce nouveau système marque le passage d’une collecte de données fragmentée à une approche standardisée, destinée à renforcer l’évaluation des politiques publiques et à améliorer la responsabilisation.

Adopté lors d’un atelier national organisé les 27 et 28 mai à Harare, ce cadre rassemble dans une structure unique et cohérente les engagements liés à la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, au Programme d’action de Beijing et aux Objectifs de développement durable (ODD).

Le Zimbabwe faisait jusqu’à présent face à des statistiques de genre lacunaires, désuètes et parfois incohérentes, ce qui entravait le suivi des avancées sur des enjeux clés tels que l’accès des femmes à la propriété foncière, le travail de soins non rémunéré ou encore leur participation à l’économie.

« Nous travaillions souvent dans l’urgence pour respecter les délais. Les ministères transmettaient parfois leurs données seulement quelques jours avant la soumission des rapports, et il arrivait qu’ils ignorent quels indicateurs suivre », a expliqué Egnes Nhengo, directrice du Genre au ministère des Affaires féminines, du Développement communautaire et des Petites et Moyennes Entreprises (MWACSMED).

Avec l’appui technique de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), le pays a adapté l’Ensemble minimal d’indicateurs de genre pour l’Afrique à sa réalité nationale, en intégrant les différentes obligations de reporting dans un seul système cohérent.

Ce cadre se décline autour de six domaines prioritaires : les ressources économiques, la santé, l’éducation, les droits humains, la participation à la prise de décision publique et l’environnement. Il comprend 146 indicateurs spécifiques au contexte zimbabwéen.

« Plutôt que de jongler entre dix formats de rapport différents, nous voulons que tout le monde adopte un langage commun », a affirmé Edna Akullq, chargée des affaires économiques à la CEA.

La coordination de la collecte des données reviendra au MWACSMED, tandis que l’Agence nationale des statistiques (ZIMSTAT) sera responsable de l’établissement des références et des objectifs cibles.

Le ZIMSTAT prévoit de finaliser les bases de référence d’ici août 2025. De son côté, le MWACSMED entend achever le cadre d’ici juin, en vue de publier le premier rapport annuel sur les statistiques de genre au début de l’année 2026.

Un comité directeur multipartite — incluant la société civile, la Commission pour l’égalité des sexes du Zimbabwe et des partenaires onusiens — supervisera la mise en œuvre du dispositif.

Les participants ont également suggéré d’élargir le système actuel d’information sur les violences basées sur le genre en un mécanisme plus global de gestion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, intégrant notamment des codes d’identification uniques pour un meilleur suivi.

Ce nouveau cadre servira de socle à l’élaboration de la deuxième Stratégie nationale de développement du Zimbabwe, en veillant à l’intégration de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans les dix priorités nationales, à travers des indicateurs clairs, des références solides et des objectifs mesurables.

JN/fss/te/APA

 

Source: APANEWS

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