Le Nigeria explore un partenariat potentiel avec Empower Swiss, société spécialisée dans la formation pharmaceutique pour la création d’une académie de fabrication de médicaments à Abuja visant à produire 70 % des besoins pharmaceutiques nationaux d’ici à 2030 et 60 % de vaccins d’ici 2040

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Après avoir obtenu 240 millions de dollars d’une entreprise pharmaceutique brésilienne en 2024 pour la production nationale de médicaments génériques, le Nigeria s’associe à une firme suisse pour lancer une académie de fabrication de médicaments.

Le Nigeria explore depuis plusieurs semaines un partenariat potentiel avec Empower Swiss, société spécialisée dans la formation pharmaceutique. Les deux parties ont annoncé en avril dernier la signature d’un protocole d’accord en vue de la création d’une académie de fabrication de médicaments à Abuja. Si le projet se concrétise, il s’agirait d’une nouvelle étape dans la stratégie d’autonomisation pharmaceutique du Nigeria.

Plus précisément, l’initiative est portée par la Presidential Initiative on Unlocking Healthcare Value Chains (PVAC), lancée en 2023 par le gouvernement pour structurer le secteur de la santé. Elle s’inscrit dans la stratégie du Nigeria visant à produire 70 % des besoins pharmaceutiques nationaux d’ici à 2030 et 60 % de vaccins d’ici 2040. Conçue par Empower Swiss, qui intervient déjà dans plus de quarante pays, l’académie prévue devra former des professionnels capables d’occuper des postes techniques dans les futures usines locales de médicaments et de vaccins.

Selon le NAFDAC, l’agence nigériane chargée du contrôle des médicaments et des produits alimentaires, 70 % des médicaments consommés au Nigeria sont importés, exposant le pays à des vulnérabilités logistiques et géopolitiques. En 2023, le Nigeria a dépensé 81,81 milliards de nairas (environ 51 millions de dollars) pour ces importations.

L’Empower Academy Nigeria, si elle devient une réalité, pourrait à terme servir de référence régionale en matière de formation industrielle pharmaceutique, notamment dans le cadre de la ZLECAf. Mais son efficacité dépendra de plusieurs facteurs déterminants, notamment la capacité à aligner les programmes de formation sur les besoins des industriels locaux et l’installation effective d’unités de production capables d’absorber les compétences formées.

Elle nécessitera également un cadre réglementaire stable, propice au transfert technologique et à l’investissement privé. Sans une articulation étroite entre formation, industrialisation et stratégie économique, l’initiative risque de rester symbolique dans un secteur où l’Afrique représente encore seulement 3 % de la production mondiale de médicaments.

Source: ecomnewsafrique.com

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