Au Burkina, Sonko pour la réconciliation entre la Cédéao et l’AES

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À Ouagadougou, le chef du gouvernement sénégalais a dénoncé les erreurs de la Cédéao dans la gestion des crises politiques au Sahel et plaidé pour le dialogue et la réconciliation.

En visite officielle de 48 heures au Burkina Faso, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a plaidé lundi 19 mai pour une approche inclusive face à la crise entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les pays de la Confédération des États du Sahel (AES), tout en dénonçant les erreurs de l’organisation régionale.

Interrogé par la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) sur la rupture entre la Cédéao et l’AES, Ousmane Sonko a dit vivre cette séparation « avec beaucoup de regret ».
« Il faut dire les choses : on ne peut pas se dire panafricaniste et souhaiter l’éclatement des fragiles ensembles que nous avions peiné à rassembler », a-t-il affirmé.

En janvier dernier, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont officialisé leur retrait de la Cédéao, un an après avoir annoncé leur intention de quitter l’institution régionale qu’ils accusent d’être à la solde de la France. Depuis, ces trois pays, réunis au sein de l’AES, ont multiplié les actes de souveraineté en se dotant d’un drapeau, d’un logo, d’une devise, et plus récemment d’un hymne communs.

Le chef du gouvernement sénégalais a toutefois souligné que les peuples de la région « continueront à être des peuples de la Cédéao, quoi qu’on veuille ». Pour lui, les liens historiques et géographiques imposent une coexistence inévitable. « Ce n’est pas parce que trois pays sont sortis de la Cédéao qu’il n’y a plus de relations commerciales, économiques ou sociales », a-t-il insisté.

Ousmane Sonko a estimé que « des erreurs » ont été commises par la Cédéao dans la gestion des transitions politiques dans la région. Il a rappelé avoir, dès l’époque où il était opposant, dénoncé les sanctions imposées au Mali et s’être opposé à la menace d’une intervention militaire au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat du CNSP contre Mohamed Bazoum.

« Un pays comme le Sénégal n’aurait jamais dû accepter l’embargo contre le Mali. Si nous étions au pouvoir, cela n’aurait pas eu lieu », a-t-il martelé.

Tout en appelant à tirer les leçons de cette crise, il a dénoncé une approche à deux vitesses dans les réactions de la Cédéao. « Quand des gens briment des opposants ou font des tripatouillages constitutionnels, la Cédéao ne parle pas », a-t-il regretté.

Sur les relations bilatérales, Ousmane Sonko s’est voulu rassurant : « Nous avons 20 accords de coopération ratifiés avec le Burkina Faso et 23 en discussion. Ce n’est pas parce que le Burkina n’est plus dans la Cédéao que cela va s’arrêter. »

Il a enfin exprimé l’espoir de voir, « tôt ou tard », des retrouvailles entre l’organisation ouest-africaine et les pays de l’AES : « Nous avons un destin commun ».

AC/Sf/APA

Source: APANEWS

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