USA-Afrique du Sud : Ramaphosa dénonce les tarifs Trump

0 19

Face aux menaces tarifaires de Donald Trump visant les pays alignés sur les BRICS, le président sud-africain Cyril Ramaphosa conteste la lecture américaine des échanges bilatéraux et privilégie la voie diplomatique, sans renoncer à son appartenance au bloc émergent.

Le chef de l’État sud-africain Cyril Ramaphosa a vivement réagi aux sanctions commerciales américaines, qualifiant de « vision biaisée et contestable » l’analyse de Washington sur les relations économiques bilatérales, tout en réaffirmant sa volonté de négocier un partenariat équitable.

Le gouvernement de Prétoria a publié un communiqué mardi, critiquant la décision américaine d’imposer des droits de douane de 30% sur les exportations sud-africaines, mesure annoncée lundi par le président Trump et étendue à plusieurs autres nations. L’Afrique du Sud conteste fermement cette évaluation, avançant ses propres statistiques : les importations sud-africaines supportent en moyenne 7,6% de tarifs douaniers, avec 56% des marchandises en franchise, tandis que 77% des produits américains entrent sans taxation.

« Prétoria maintiendra son engagement diplomatique pour établir des relations commerciales plus justes et réciproquement avantageuses », a déclaré la présidence, saluant l’ouverture de Washington à réviser ces tarifs suite aux négociations en cours. Les premiers échanges ont eu lieu lors du sommet États-Unis-Afrique du 23 juin à Luanda, où l’Afrique du Sud a présenté un projet d’accord-cadre destiné à apaiser les inquiétudes américaines concernant le supposé déséquilibre commercial et l’absence de réciprocité. Les autorités sud-africaines attendent toujours la communication du « modèle » que Washington entend appliquer à l’Afrique subsaharienne.

Le président Ramaphosa a simultanément appelé les négociateurs nationaux et le secteur privé à intensifier la diversification des marchés d’exportation pour consolider la résistance économique face aux turbulences commerciales internationales.

Ces tensions s’inscrivent dans le contexte du 17ᵉ sommet des BRICS organisé à Rio de Janeiro, à l’issue duquel Donald Trump a publié sur Truth Social une menace de taxation supplémentaire de 10% contre tout pays adoptant des positions « hostiles aux États-Unis » en rejoignant les BRICS. La Maison Blanche a précisé que cette mesure ne serait déclenchée qu’en cas d’actions concrètes préjudiciables aux intérêts américains.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, organisateur du sommet, a riposté en déclarant que « le monde rejette toute forme d’hégémonie impériale » et a plaidé pour un multilatéralisme plus équitable. L’Afrique du Sud, de son côté, a souligné le caractère « positif » de ses échanges avec Washington et a rejeté toute qualification « anti-américaine », réitérant parallèlement son attachement aux BRICS.

AC/Sf/APA

Source: APANEWS

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.