Le PPA-CI, le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a présenté jeudi le mouvement « Trop c’est Trop » ainsi que le front commun avec le PDCI, comme réponse à la « crise préélectorale » et à la perspective d’un 4e mandat d’Alassane Ouattara.
Lors de la 38e tribune hebdomadaire du PPA-CI, animée par Justin Koné Katinan, le président du Conseil stratégie et politique du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), il a déclaré qu’un 4e mandat de Ouattara ne sera pas « accepté ».
Le PPA-CI, dira-t-il, réfute l’idée d’un mandat de Alassane Ouattara, quels que soient les inconvénients, car pour lui, il n’y a plus d’arguments valables qui puissent justifier que l’actuel chef de l’Etat se présente à nouveau à l’élection présidentielle.
Selon Dr Katinan Koné, l’opinion nationale et internationale est d’accord pour dire que le pays est en « crise préélectorale », justifiant que celle-ci est « artificiellement créée par le RHDP (pouvoir) parce que depuis 2010, il n’a jamais gagné une élection à la loyale. »
« C’est une constante de la vie politique et de l’approche politique du RHDP de créer artificiellement des crises et de faire en sorte d’en tirer profit pour être le seul candidat, ou du moins, un candidat, avec des candidats favoris »; a martelé Koné Katinan, prévenant que cela ne passera pas, cette fois-ci.
M. Koné Katinan a rappelé que le mouvement « Trop c’est Trop », mis en place par l’ex-président Laurent Gbagbo et dont l’opérationnalisation a été confiée au président exécutif du PPA-CI, Dano Djédjé, est ouvert à tous quel que soit leur bord politique.
« Trop c’est trop » est la réponse « collective » à poser à la « tentative » d’un quatrième mandat de Alassane Ouattara et se veut également « l’expression du ras-le-bol de ceux qui ont souffert de la gouvernance du RHDP », a-t-il poursuivi.
Pour le mandat du président de la République, la Constitution ivoirienne autorise deux quinquennats. En 2020, le Conseil constitutionnel a soutenu que M. Ouattara, élu en 2010 et réélu en 2015, pouvait être candidat, car la révision de la Constitution en 2016, remettait le compteur à zéro.
M. Koné Katinan a, par ailleurs, réitéré l’appel du président du PPA-CI, M. Laurent Gbagbo à une coalition « active, portée par une détermination sans faille, sans violence, pour exprimer le ras-le-bol de toute la population » ivoirienne.
Concernant le rapprochement entre le PPA-CI et le PDCI, il a expliqué qu’il vise à créer les conditions d’une élection paisible, transparente et inclusive. Et d’ajouter que le front commun PPA-CI et PDCI a pour but de réclamer une élection inclusive et crédible.
Il a appelé à nouveau à la réinsertion, sur la liste électorale, de l’ex-président Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Soro Guillaume et de Charles Blé Goudé, ainsi que la révision de la liste électorale 2025 conformément aux dispositions de la loi électorale.
L’opposition exige, en outre, la réforme structurelle de la Commission électorale indépendante (CEI), afin de garantir son indépendance et permettre une proclamation transparente des résultats bureau par bureau, ainsi que l’ouverture urgente d’un dialogue politique incluant l’ensemble des forces politiques et de la société civile, afin d’aboutir à des élections démocratiques, apaisées et crédibles.
« Le président Laurent Gbagbo est le candidat exclusif du PPA-CI et ce, quels que soient les arrangements que les gens feront ailleurs. C’est une question non négociable », a-t-il assuré, insistant que sa candidature reste non « négociable », quelles que soient les modalités.
SOURCE:APANews/ APA-Abidjan (Côte d ‘ivoire)