Le président nigérian Bola Tinubu a fait du gazoduc Nigéria-Maroc, estimé à 25 milliards de dollars, une priorité majeure de son mandat. C’est ce qu’a annoncé le sénateur Jimoh Ibrahim lors d’une session de l’Union parlementaire africaine (UPA), tenue mercredi à Casablanca.
Méga-projet énergétique, le futur gazoduc Nigéria-Maroc, long de 5 660 kilomètres, prévoit d’acheminer jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, traversant 13 pays d’Afrique de l’Ouest, du Nigéria jusqu’au Maroc. Le tracé du pipeline couvre notamment le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc, qui à lui seul accueillera 1 672 kilomètres de conduites.
Ce projet vise à alimenter en énergie près de 400 millions de personnes, tout en favorisant la création de milliers d’emplois et en stimulant le développement industriel et numérique dans la région. Le président Tinubu, selon le sénateur Ibrahim, a lancé un audit des projets énergétiques précédemment abandonnés, dans le but d’accélérer leur achèvement.
La ministre marocaine de la Transition énergétique, Leila Benali, a confirmé en mai que les études de faisabilité et d’ingénierie ont été finalisées et que le tracé optimal du pipeline est désormais validé. Une société conjointe entre le Maroc et le Nigéria est en cours de création pour piloter la décision finale d’investissement, attendue d’ici la fin de l’année.
Dans cette optique, le Maroc a lancé en avril un appel d’offres pour la mise en place d’une infrastructure gazière nationale, reliant le port de Nador à Kénitra et Mohammedia, puis jusqu’à Dakhla, afin de s’interconnecter au gazoduc atlantique.
Le projet bénéficie du soutien de plusieurs bailleurs de fonds internationaux, dont les Émirats arabes unis, la Banque européenne d’investissement, la Banque islamique de développement et le Fonds de l’OPEP. Par ailleurs, le groupe chinois Jingye Steel a décroché le contrat de fourniture des tuyaux nécessaires.
Les États-Unis ont également exprimé leur intérêt à investir dans cette initiative stratégique, notamment en raison des vastes réserves de gaz du Nigeria. Le ministre nigérian des Finances, Wale Edun, a évoqué cet engagement lors des réunions de printemps 2025 du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
Ce projet emblématique, lancé à la suite de la visite d’État du roi Mohammed VI à Abuja en décembre 2016, devait initialement atteindre la phase de décision finale d’investissement en 2023. Celle-ci a été repoussée à 2025, afin de tenir compte de la complexité et de l’ampleur de l’entreprise.
MK/te/Sf/APA
Source: APANEWS