La guerre civile au Soudan, entrée dans sa troisième année, a plongé le pays dans un chaos humanitaire sans précédent. La prise d’El-Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR) a révélé l’ampleur d’un désastre marqué par des violences ciblées, des famines et un exode massif, touchant en premier lieu les femmes et les enfants.

Au Soudan, le conflit opposant depuis avril 2023 le général Abdel Fattah al-Burhan aux Forces de soutien rapide de Mohamed Hamdan Daglo a atteint un nouveau niveau d’atrocité après la chute d’El-Fasher, dernier bastion gouvernemental du Darfour du Nord. Les témoignages transmis aux agences onusiennes décrivent des violences systématiques, des viols massifs, des pénuries extrêmes et la destruction totale des infrastructures sanitaires.

Selon l’UNFPA, des femmes enceintes ont dû accoucher dans la rue après le pillage des derniers hôpitaux. Plus de 100 000 civils ont fui El-Fasher depuis fin octobre, se réfugiant dans des localités déjà surchargées où l’aide humanitaire n’arrive presque plus. L’Unicef alerte que 10 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été déplacées  le plus haut niveau de déplacement d’enfants au monde.

À Kassala et jusque dans l’Est du pays, les récits de rescapés révèlent la même spirale de terreur : arrestations par des groupes armés, extorsions, assassinats et violences sexuelles. Les experts de l’ONU accusent les FSR de cibler des communautés non arabes Four, Masalits et Zaghawas par des exécutions sommaires, des tortures et l’usage du viol comme arme de guerre.

Au Kordofan, où l’armée et les FSR s’affrontent quotidiennement, l’effondrement des services essentiels rend impossible la survie de milliers de familles. La flambée des prix illustre l’effondrement total du pays : un simple paquet de serviettes hygiéniques coûte désormais 27 dollars.

L’ONU appelle à un cessez-le-feu immédiat et à des enquêtes impartiales, tandis que l’Unicef exhorte les belligérants à garantir la protection de chaque civil. Partout, les enfants rencontrés par les humanitaires répètent le même message : « Tout ce que nous voulons pour le Soudan, c’est la paix ».

En avril 2023, la rupture entre le général Abdel Fattah al-Burhan et le chef des FSR, Mohamed Hamdan Daglo, a plongé le Soudan dans une guerre interne dévastatrice. En plus de 30 millions de personnes en détresse humanitaire, 10 millions de déplacés et une famine sévère qui gagne plusieurs régions, le pays fait face à l’un des pires désastres humanitaires du XXIᵉ siècle.

SOURCE : APA News/DM/ac/-Khartoum (Soudan)