Sénégal : Budget 2024 record, 2025 démarre lentement

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Le ministère sénégalais des Finances a publié lundi deux rapports soulignant une forte mobilisation budgétaire en 2024, mais un début d’exercice 2025 marqué par la prudence et des défis persistants.

Le ministère des Finances et du Budget du Sénégal a publié, lundi 23 juin, les rapports d’exécution budgétaire du quatrième trimestre 2024 (T4 2024) et du premier trimestre 2025 (T1 2025), révélant une dynamique contrastée : une performance remarquable en 2024, suivie d’un démarrage plus mesuré sur les trois premiers mois de 2025.

Sur l’année 2024, les recettes mobilisées ont atteint 4 005,21 milliards FCFA, soit 103,91 % des prévisions de la Loi de Finances Rectificative (LFR). Cette progression a été soutenue par des recettes fiscales en hausse (+176,13 milliards) malgré un recul des recettes non fiscales (-24,38 milliards). Les dons en capital, estimés à 128,03 milliards, ont dépassé de près de 95 % les attentes, notamment grâce à la contribution de la Banque mondiale (30 %) et de la GIZ (21 %).

Le T1 2025 enregistre une mobilisation de 1 027,82 milliards FCFA, soit 21,44 % de la Loi de Finances Initiale (LFI), soit une croissance de 9,72 % par rapport à la même période en 2024. Les recettes internes (1 019,82 milliards) confirment leur dynamisme (+12,23 %), portées par les recettes fiscales (+11,6 %) et non fiscales (+24,4 %). Toutefois, les dons extérieurs s’effondrent à 8 milliards, en recul de 71,49 %.

Côté dépenses, le T4 2024 totalise 6 506,16 milliards FCFA (103,70 % des crédits), dont 2 267,14 milliards en capital (+61,29 % par rapport à 2023). Les charges financières de la dette (822,32 milliards) et les dépenses de personnel (1 420,36 milliards) constituent les principaux postes, sur fond d’arriérés persistants estimés à 501 milliards FCFA, dont 146,3 milliards pour le secteur de l’énergie.

Le T1 2025 montre une exécution prudente avec 1 419,45 milliards FCFA de dépenses (22,14 % des crédits ouverts). Les dépenses ordinaires (1 130,89 milliards) dominent, notamment la dette (225,24 milliards, +23,98 %) et les salaires (357,07 milliards). Les dépenses en capital restent faibles (288,57 milliards, soit 13,99 %), avec une exécution quasi nulle pour les investissements directs (0,86 %). Les secteurs des affaires économiques et de la défense absorbent l’essentiel des transferts en capital.

Le Fonds national de retraite (FNR) affiche une amélioration continue : excédent de 35,62 milliards au T4 2024 et de 11,70 milliards au T1 2025, porté par l’augmentation des cotisants et des recettes, malgré une hausse des dépenses.

Quant aux organismes publics, la gestion reste prudente. En T4 2024, les 163 entités ont mobilisé 2 047,93 milliards FCFA sur un budget prévisionnel de 2 753,52 milliards. En T1 2025, les 176 organismes concernés ont mobilisé 509,04 milliards (23,73 %) et dépensé 338,32 milliards (15,80 %), avec une dette d’exploitation totale de 792,88 milliards FCFA, dont 530,21 milliards auprès du système bancaire.

Malgré les bonnes performances de 2024, les autorités devront, selon les rapports, relever plusieurs défis : accélérer les investissements publics, améliorer la mobilisation des ressources extérieures et gérer avec rigueur l’endettement et les arriérés pour rester aligné sur les objectifs budgétaires de 2025.

AC/Sf/APA

Source: APANEWS

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