Sénégal: 2 guides validés pour la sécurité des aliments de rue

0 35

Face au fléau des maladies d’origine alimentaire qui frappent 91 millions d’Africains chaque année et causent 137 000 décès, Dakar vient de valider deux guides destinés à transformer radicalement la sécurité sanitaire de la nourriture de rue.

Le Sénégal a franchi une étape décisive dans l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments de rue avec la validation de deux guides de référence, lors d’un atelier organisé ce lundi à Dakar par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Les deux documents validés constituent des instruments clés pour révolutionner les pratiques dans la restauration de rue sénégalaise. Il s’agit du Guide de bonnes pratiques de contrôles officiels destiné aux services d’inspection et du Guide de bonnes pratiques d’hygiène et d’autocontrôle à l’usage des acteurs de la restauration de rue.

« Ces guides ne doivent pas rester de simples documents de référence, mais des outils de transformation et d’amélioration continue. Leur vulgarisation et leur mise en application seront des leviers essentiels pour garantir des standards élevés de sécurité sanitaire dans la restauration de rue au Sénégal », a déclaré le représentant de la Secrétaire permanente du Haut Conseil national de sécurité sanitaire et coordonnatrice du Programme national de sécurité sanitaire One Health, Makhan Danfakha.

Selon le Dr Mamadou Ndiaye, docteur vétérinaire et coordonnateur du projet, « ces guides jouent un rôle clé en orientant les procédures d’inspection et les pratiques des acteurs afin d’assurer que la consommation des aliments de rue ne présente aucun risque pour la santé. Ce sont des documents de référence qui contribueront à l’amélioration de la qualité sanitaire des aliments vendus dans les espaces publics. »

Un enjeu de santé publique majeur

Selon leurs concepteurs, l’élaboration de ces outils repose sur une méthodologie rigoureuse et novatrice. « L’inspection est désormais basée sur une évaluation des niveaux de risque, permettant d’adapter les contrôles en fonction des dangers identifiés », explique le coordonnateur du projet.

Les guides se concentrent sur quatre grandes familles d’aliments particulièrement consommées dans la restauration de rue sénégalaise : les plats cuisinés, les jus, les boissons chaudes, ainsi que les autres produits courants. Cette sélection s’est faite sur la base de leur niveau de consommation et de leur impact potentiel sur la santé.

Une attention particulière est portée sur « la maîtrise de l’eau et des infrastructures, qui sont des éléments cruciaux pour améliorer la qualité sanitaire », souligne le Dr Ndiaye.

Cette initiative répond à une urgence sanitaire continentale. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) citées lors de l’atelier, « en Afrique, plus de 91 millions de personnes tombent malades chaque année, entraînant 137 000 décès soit un tiers de la mortalité mondiale due aux maladies d’origine alimentaire ».
Le continent noir perd également entre 5,7 % et 7,1 % d’années de vie en bonne santé due aux diarrhées d’origine alimentaire ou hydrique, contre 4,1 % dans le monde.

« Faut-il rappeler encore une fois le lourd fardeau des maladies d’origine alimentaire, surtout pour la région africaine ! », a relevé le représentant de la FAO, Dr Makhfousse Sarr, Chargé de programme FAO Sénégal.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet GCP/SFW/517/LUX : « Renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l’alimentation de rue au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal », financé par le Grand-Duché de Luxembourg.

Une approche multisectorielle et participative

L’atelier a réuni l’ensemble des parties prenantes du secteur : représentants des ministères sectoriels, autorités locales, organisations professionnelles, associations de consommateurs, experts scientifiques et acteurs du terrain.

« Une approche multisectorielle a été mise en place, impliquant divers services d’inspection afin d’harmoniser leurs pratiques », précise le coordonnateur du projet. Cette méthode participative garantit que les guides soient « adaptés aux réalités du terrain et applicables par tous les acteurs concernés. »

« Ces guides sont le fruit d’un travail collectif, rigoureux, contextualisé, et surtout participatif. Ils ont été construits en tenant compte des résultats du diagnostic mené dans la ville pilote, et des échanges avec les parties prenantes », a indiqué Pr Amadou Diop, Président du comité national du Codex.

Pour assurer l’efficacité de ces outils, une phase de formation des formateurs, avec structuration définie selon les types d’acteurs et les catégories de produits, sera lancée. Cela permettra de diffuser les connaissances et bonnes pratiques auprès des services de contrôle ainsi que des acteurs de la restauration de rue, a annoncé Dr Ndiaye.

Cette initiative s’inscrit dans la continuité des efforts du Sénégal pour améliorer ses systèmes de sécurité sanitaire des aliments, avec le soutien constant du Grand-Duché de Luxembourg qui a également financé le développement de la coopération sud-sud et triangulaire, permettant au Burkina Faso de bénéficier de l’expérience sénégalaise.

ARD/te/Sf/APA

Source:https://fr.apanews.net/

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.