RDC : l’immunité de Kabila en débat au Sénat

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Le Sénat congolais tient ce jeudi une séance plénière cruciale pour statuer sur des requêtes judiciaires visant notamment Joseph Kabila, alors que l’ancien président est déjà ciblé par une série de sanctions politiques et judiciaires.

Le Sénat de la République Démocratique du Congo tient ce jeudi à 14h00 une séance plénière décisive au Palais du Peuple, convoquée par son Bureau, pour statuer sur deux requêtes judiciaires visant des sénateurs, dont l’ancien président Joseph Kabila Kabange, désormais au cœur d’une tourmente politico-judiciaire inédite.

D’après un communiqué signé par la questeur du Sénat, Néfertiti Ngudianza Bayoka Kisula, l’ordre du jour porte sur une demande de l’Auditeur général près la Haute Cour militaire sollicitant la levée des immunités de Joseph Kabila, sénateur à vie, et sur une requête parallèle du Procureur général près la Cour de cassation pour autoriser des poursuites contre le sénateur Lingepo Michel. Les conclusions de la commission spéciale chargée de ces dossiers sont très attendues.

La convocation de cette plénière intervient alors que les tensions s’intensifient autour de l’ancien chef de l’État. Le 19 avril dernier, le gouvernement congolais a suspendu les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique fondée par Joseph Kabila, l’accusant d’« attitude ambiguë » face à la présence de troupes étrangères dans l’est du pays.

Cette décision a été rendue publique quelques heures après le retour très médiatisé de Kabila à Goma, dans le Nord-Kivu, une région que Kinshasa considère partiellement « sous occupation rwandaise ». Le gouvernement a interprété ce déplacement comme un acte politique troublant dans une zone instable, où les Forces armées congolaises affrontent les rebelles du M23, soutenus selon les autorités par le Rwanda.

Dans la foulée, le ministère de la Justice a annoncé l’ouverture de poursuites contre Kabila pour « participation directe à l’agression menée par le Rwanda à travers le mouvement armé AFC/M23 ». Ses biens mobiliers et immobiliers sont visés par une mesure de saisie, tandis que des restrictions de déplacement ont été imposées à plusieurs de ses proches, pour des faits qualifiés de « haute trahison ».

En février dernier déjà, le président Félix Tshisekedi, en déplacement à Berlin, avait accusé nommément son prédécesseur d’être le « véritable commanditaire » de la crise sécuritaire dans l’est du pays, affirmant que ce dernier collabore avec Kigali, ce que le gouvernement rwandais a toujours nié.

La plénière du Sénat de ce 22 mai pourrait marquer un tournant dans cette escalade politique sans précédent, alors que l’immunité parlementaire de Joseph Kabila pourrait être levée pour la première fois depuis son retrait du pouvoir.

AC/APA

Source: APANEWS

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