Hugues Koné, l’un des premiers Ivoiriens formés en France dans les années 70, après l’indépendance, a contribué à la promotion et au développement des sciences de l’information et de la communication à l’université en Côte d’Ivoire.
Le professeur Hugues Koné est un homme dont la trajectoire a façonné des générations de chercheurs et de professionnels dans le domaine de la communication en Côte d’Ivoire et dans le monde. Un hommage anthume est organisé en son honneur, à Abidjan, par la communauté universitaire.
Le laboratoire des sciences de la communication, des arts et de la culture (LSCAC) de l’UFR Information, communication et art (Ufrica) de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, organise du 26 au 28 novembre 2025, un colloque scientifique en hommage au Pr Hugues Koné.
A l’ouverture de ce colloque, ce 26 novembre 2025, Pr Hugues Koné qui avait à ses côtés son épouse, s’est réjoui de cet « événement extrêmement important dans la carrière d’un universitaire, (à savoir) être reconnu de son vivant, être célébré par ceux qu’on a formé et ceux avec qui on a travaillé. »
Hugues Koné, professeur titulaire des universités en science de l’information et de la communication, cumule 47 ans d’activités professionnelles, avec « une cinquantaine de publications » parmi lesquelles il revendique « trois ou quatre ouvrages pleins. »
En octobre 1971 Hugues Koné intègre l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, en tant qu’étudiant. Quatre ans après, soit en 1975, il bénéficie d’une bourse de l’Etat ivoirien pour aller étudier les sciences de la communication en France.
De retour au pays, Hugues Koné confie avoir « imposé » les sciences de l’information et de la communication à l’université. En 1977, le Département des sciences de la communication est créé à l’université de Cocody, dans l’Est d’Abidjan, la plus grande du pays.
Placée sous le thème général « Problématique de la contextualisation des méthodes et outils en sciences de l’information et de la communication », cette rencontre scientifique a réuni des enseignants-chercheurs, des professionnels, des doctorants et des étudiants.
Durant trois jours les participants vont réfléchir ensemble à l’héritage scientifique du professeur titulaire Hugues Koné, à ses apports majeurs, mais aussi à l’actualité des questions sur la science de la communication.
Aux jeunes chercheurs, Hugues Koné conseille qu’ « il faut savoir que lorsqu’on s’engage dans la quête du savoir, il faut rester humble, se poser toujours la question de savoir s’il n’y a pas quelque chose à apprendre ».
« Il faut être toujours à la découverte, être curieux, il faut dépasser les limites. Et cela demande beaucoup de travail », a-t-il ajouté, faisant observer qu’aujourd’hui la communication est un domaine en plein développement, où « la compétition est lancée au niveau mondial, nous avons notre place à prendre, et il faut y aller, il faut dépasser les frontières. »
« Nous sommes réunis non seulement pour honorer un maître, mais aussi pour célébrer une vision, celle d’un enseignant profondément attaché à la formation, à la recherche au sens critique et à l’excellence académique », a déclaré Dr Touré Hamidou.
Le président de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, Ballo Zié, a salué cette initiative de l’URF Communication et art qui permet d’« honorer la mémoire intellectuelle d’un universitaire dont la contribution a marqué de manière décisive l’essor des sciences de l’information et de la communication en Côte d’Ivoire. »
Par ses travaux de recherche, il a participé activement à l’enrichissement des fondements théoriques et épistémologiques des sciences de l’information et de la communication, en intégrant avec finesse les spécificités socio-culturelles africaines dans la réflexion communicationnelle contemporaine, a ajouté Ballo Zié.
Sanogo Bakary, conseiller technique, représentant le parrain de l’événement, le ministre de la Communication, a salué une figure emblématique dans le domaine de la science de l’information et de la communication en Côte d’Ivoire.
« La communication assure un lien vital entre l’Etat et les citoyens. Elle permet d’insuffler un élan à toutes les questions de développement », a-t-il dit, soulignant que « dans le monde mouvant qui est le nôtre, aujourd’hui, la communication doit savoir s’adapter (au digital) ».
André Kamaté, le directeur de l’UFRICA, a pour sa part, fait savoir que ce colloque-hommage entend faire revivre la pensée de cette discipline universitaire, interroger ses intuitions et prolonger les pistes qu’il a ouvert avec passion et exigence.
Le directeur de cabinet, Arsène Kobéa, représentant le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a, face aux défis et challenges actuels, invité les acteurs du secteur à « penser autrement » et à se réinventer.
SOURCE:APANews
