RCI: Billon face à ses ambitions présidentielles sans le PDCI

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L’homme d’affaires, Jean-Louis Billon, PDG du Groupe SIFCA, un géant agro-industriel ivoirien, premier employeur privé de Côte d’Ivoire après l’Etat, avec 33.000 emplois directs, lorgne le fauteuil présidentiel.

Cette ambition présidentielle, Jean-Louis Billon l’a nourrie depuis bien longtemps. Avant le décès, en août 2023, de son mentor, l’ex-président Henri Konan Bédié, leader du PDCI, Billon avait déjà envoyé, à la présidentielle de 2020, des signaux pour succéder au chef du parti.

Après le décès de Bédié, un congrès électif est organisé fin 2023, consacrant l’ex-CEO de Crédit Suisse, Tidjane Thiam, à la présidence du PDCI. Cependant, cela n’éteindra pas ses ambitions de s’engager dans la course à la présidentielle pour briguer la magistrature suprême.

Le 25 octobre 2024, exactement un an avant l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, Billon déclare sa candidature, depuis Dabakala, dans le Nord ivoirien, dans un contexte où cet homme politique, cadre influent du PDCI dénonce les conditions d’élection de Thiam à la présidence du parti.

Il avertit que Tidjane Thiam, qui avait acquis la nationalité française, se heurterait à la question de la double nationalité à l’élection présidentielle. Dans la foulée, Valérie Yapo, un cadre du PDCI, proche de Billon, attaque en justice l’éligibilité et la légitimité de Thiam à la tête du parti.

Convictions et ambitions

Le PDCI organise à nouveau un congrès électif, car Tidjane Thiam, qui avait la nationalité française et perdu la nationalité ivoirienne, entre temps, selon le Code de la nationalité ivoirienne, ne pouvait pas être à la tête d’un parti politique ivoirien, poste réservé aux nationaux.

Thiam reprend les commandes du parti, en mai 2025, après un autre congrès électif. Il approche Jean-Billon par le truchement de plusieurs cadres de la formation politique, mais ce dernier reste focus sur ses ambitions pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.

La démarche de Billon ne sied pas au parti qui le convoque devant le Conseil de discipline, avant de se rétracter face à de multiples plaintes judiciaires visant le président du PDCI. Il draine, toutefois, des militants du parti à sa cause.

Pour ces élections présidentielles, Billon (61 ans) est le plus jeune des candidats. Il a occupé plusieurs postes importants, entre autres, celui de ministre du Commerce de la Côte d’Ivoire de 2012 à 2017, et de président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, de 2002 à 2012. Il est actuellement député de Dabakala.

Face à de jeunes entrepreneurs ivoiriens, Billon, héritier de l’empire agro-industriel SIFCA, raconte son parcours, insinuant la force de ses convictions. Lorsqu’il postulait pour la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, en 2002, il avait 38 ans et plusieurs disaient qu’il était « jeune ».

Il candidate, bat ses adversaires, et prend les rênes de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire. Billon, déterminé, se donne toujours les moyens et les ressources pour atteindre ses objectifs et ses ambitions. Pour ces joutes électorales, il appelle les populations à « oser le changement ».

Offres politiques et défis 

Sur 60 dossiers de candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, Jean-Louis Billon figure parmi les cinq candidats retenus par le Conseil constitutionnel ivoirien. Tidjane Thiam, le président du PDCI, son parti, a été recalé parce que radié de la liste électorale.

Pour ces élections présidentielles, Billon (61 ans) est le plus jeune des candidats. N’ayant pas le parrainage politique du PDCI, un appareil dont il est toujours membre, il met en place le Congrès démocratique (CODE), un mouvement politique pour la conquête du pouvoir d’Etat.

Le CODE « n’est pas une alliance de circonstance, c’est une union de toutes les forces citoyennes, politiques et sociales, unies par un objectif : remettre le pouvoir au service du peuple », déclare Landry Sery, son directeur national de campagne.

Billon prône la souveraineté économique. Il est le « promoteur du concept de l’Ivoirien d’abord, non pas pour exclure (les autres), mais pour redonner à chaque citoyen le droit d’être acteur et bénéficiaire du développement de son pays ».

« Fini les marchés réservés », lance-t-il. Pour lui, « gouverner, c’est servir le peuple » et s’il est élu président de la République, « la corruption ne sera pas tolérée ». Il compte, par ailleurs, « réformer le logement et revaloriser les fonctionnaires ».

Dans une déclaration, Dr Bredoumy Soumaila, le porte-parole du PDCI, a dit que M. Jean-Louis Billon, candidat à l’élection présidentielle, « attaque aujourd’hui l’autorité du président Thiam et le PDCI, en tant que parti politique, ne peut pas soutenir un tel candidat ».

« Donc, que les militants sachent qu’il n’est pas question, en tout cas pour les informations que le président Thiam m’a données, de lancer un appel pour soutenir M. Billon. Il a toujours voulu être candidat indépendant, qu’il assume et qu’il s’adresse au peuple de Côte d’Ivoire et on verra à la fin le score qu’il va avoir et s’il peut négocier », a martelé M. Bredoumy.

SOURCE:APANews/APA-Abidjan (Côte d ‘ivoire)

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