Presse/Afrique de l’ouest : sécurité, politique et économie

0 18

Les médias de la région reviennent ce mardi sur une série d’événements marquants, du Sénégal au Ghana en passant par le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Bénin, révélant un paysage sous-régional en pleine recomposition institutionnelle et sécuritaire.

Au Sénégal, Seneweb et Libération rapportent l’arrestation d’un ressortissant malien à Nacara pour apologie du terrorisme, une interpellation qui prolonge les enquêtes déjà ouvertes depuis novembre sur plusieurs réseaux de propagande djihadiste actifs sur WhatsApp. Transféré à la Section de recherches, il a été déféré lundi au parquet. Cette opération s’inscrit dans une stratégie de surveillance renforcée des cellules locales et transfrontalières relayant les contenus du JNIM ou de factions opérant au Mali.

La presse ghanéenne, à travers Pulse Ghana, attire l’attention sur une tout autre forme de dérive, en milieu éducatif cette fois. Le Service de l’éducation du Ghana (GES) a été amené à suspendre à cinq reprises en 2025 des directeurs et membres du personnel scolaire, notamment pour inconduite sexuelle présumée ou détournement de denrées alimentaires destinées aux élèves. La dernière affaire en date, celle du directeur du lycée Dzodze-Penyi, a ravivé les inquiétudes du public. Pulse Ghana rappelle que dès janvier, le révérend Joy Kafui Akpebu, directeur du lycée technique de Tsito, ainsi que deux employés avaient été suspendus pour le détournement présumé de plus de cent cartons de tomates destinées à l’internat. Le 6 février, c’est le proviseur du lycée Piina, Adams Mahama Issahaku, qui avait été suspendu après la découverte de vivres présumément soustraits et retrouvés dans son véhicule de fonction. Le GES affirme que ces suspensions ne préjugent d’aucune culpabilité mais garantissent le bon déroulement des enquêtes et la sécurité des élèves.

Au Mali, Maliweb analyse l’adoption à l’unanimité par le CNT de la loi de finances rectificative 2026, fixant les recettes à 3 057,79 milliards FCFA et les dépenses à 3 578,22 milliards, pour un déficit maintenu à 520,4 milliards FCFA. Si la présidence, la Primature et le CNT bénéficient d’augmentations de crédits, la défense enregistre une contraction de près de 23 milliards, imputée par le ministre Alousseïni Sanou à la fin des rallonges exceptionnelles accordées en 2025. La gestion de la dette absorbe plus de 1 249 milliards, tandis que la masse salariale continue de croître.

Au Burkina FasoBurkina24 met en exergue la tension née de la violation de l’espace aérien de l’AES par un C-130 nigérian contraint à se poser à Bobo-Dioulasso. Les autorités, confirmant l’absence totale d’autorisation de survol, ont rappelé que depuis décembre 2024, les défenses aériennes sont autorisées à neutraliser tout appareil pénétrant sans accord préalable. L’AES a placé son dispositif en alerte maximale et qualifié l’incident d’« acte inamical ».

Le Niger, via l’ANP, se concentre au contraire sur la coopération énergétique et minière dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel. Une réunion d’experts du Niger, du Burkina Faso et du Mali, élargie au Togo et au Tchad, élabore une feuille de route pour transformer localement les minerais stratégiques (uranium, or, fer, cuivre, lithium) et réduire une dépendance énergétique dépassant les 60 %. Le ministre des Mines, le Commissaire colonel Abarchi Ousmane, insiste sur l’urgence d’une souveraineté industrielle commune.

En Guinée, Africaguinee publie un entretien avec le ministre de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Aboubacar Camara, qui annonce un durcissement envers les chefs de quartier négligents en matière d’assainissement, n’excluant ni poursuites ni sanctions en cas de manquement grave. Dès 2026, les PME de ramassage seront rémunérées exclusivement au tonnage réellement livré afin de mettre fin aux défaillances chroniques du secteur.

En Côte d’IvoireAbidjan.net rapporte la prestation de serment du président Alassane Ouattara, réélu le 25 octobre et engagé à défendre la Constitution, à maintenir la stabilité et à « rester le président de tous les Ivoiriens ». Plusieurs chefs d’État ont assisté à la cérémonie, interprétée comme un signal de continuité institutionnelle.

La situation au Bénin reste l’un des points les plus sensibles de l’actualité régionale. Après la tentative de coup d’État du 7 décembre, Banouto détaille comment l’aviation nigériane a appuyé Cotonou pour neutraliser les mutins retranchés dans la base de Togbin, où ils disposaient encore de blindés. Selon le compte rendu du Conseil extraordinaire des ministres, les putschistes, après avoir échoué à prendre le domicile du chef de l’État puis brièvement occupé la télévision nationale, avaient ouvert plusieurs fronts avant de se replier sur cette base. Des frappes aériennes « ciblées et chirurgicales » ont été menées afin d’éviter des victimes dans les quartiers de Togbin et de Fidjrossè, immobilisant plusieurs engins. L’opération, menée sans pertes humaines, a permis de reprendre totalement la base dans la nuit. Une force en attente de la CEDEAO, composée de soldats nigérians, y est désormais stationnée, tandis qu’une « force spéciale » ivoirienne a été déployée à Cotonou en renfort.

SOURCE : APA News/-Dakar (Sénégal)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.