Nucléaire iranien: qu’est-ce que le «snap back», cette arme que les Européens menacent d’utiliser contre Téhéran?

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Les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont fait leur retour en Iran, mercredi 27 août, alors que les travaux d’enrichissement d’uranium menés par Téhéran inquiètent toujours à l’international. C’est dans ce contexte que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni envisagent d’activer un mécanisme inédit : le « snap back ». Celui-ci rétablirait des sanctions internationales qui ont été levées pendant dix ans. Voici son mode d’emploi.

Les inspecteurs de l’AIEA sont bien arrivés en Iran, mais les autorités iraniennes précisent qu’il ne s’agit pas, à ce stade, d’une reprise complète de la coopération avec l’agence. Leur présence est une première depuis la fin de la « guerre des 12 jours » lancée par Israël contre l’Iran en juin. Faute d’information sur l’étendue des dégâts, on ignore si la République islamique est en mesure ou non de poursuivre ses travaux d’enrichissement d’uranium qui suscitent l’inquiétude de la communauté internationale.

L’accord sur le nucléaire iranien s’est désagrégé quand les États-Unis de Donald Trump l’ont quitté, en mai 2018, et quand Téhéran a repris son programme d’enrichissement d’uranium, en violation de ses engagements. Cet accord moribond prend fin le 18 octobre 2025. Il reste donc quelques semaines pour enclencher l’une de ses dispositions : le « snap back ».

« Ce mécanisme permet aux pays encore signataires d’imposer à nouveau des sanctions qui avaient été levées par l’ONU lors de la signature de l’accord en juillet 2015. Ce sont donc les dernières semaines pour les pays occidentaux s’ils veulent activer le  »snap back » afin de mettre une pression économique supplémentaire sur l’Iran », explique Héloise Fayet, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

L’Iran avertit : toute coopération avec l’AIEA sera stoppée en cas de sanctions

La particularité du « snap back » : il ne peut pas être torpillé par un veto du Conseil de sécurité de l’ONU. Ainsi, ni la Russie, ni la Chine ne pourraient donc voler au secours de Téhéran. Selon Paris, Londres et Berlin, le « snap back » doit servir à faire pression sur l’Iran, car la guerre lancée par Israël en juin, et qui a duré douze jours, n’a pas effacé les doutes sur la nature du programme nucléaire de Téhéran.

L’Iran a toutefois prévenu mercredi que sa coopération avec l’AIEA serait affectée si ce mécanisme de sanctions est activé. « Si cette mesure est prise, les échanges que nous avons entamés avec l’AIEA seront […] complètement affectés et s’arrêteront probablement », a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, à la télévision d’État.

Source: RFI

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