Nigéria : la BC appelée à alléger la pression sur le crédit

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Le Centre pour la promotion de l’entreprise privée (CPPE) a appelé la Banque centrale du Nigéria(CBN) à adopter une politique plus équilibrée, les petites et moyennes entreprises continuant de rencontrer des difficultés pour accéder à un crédit abordable.

Le directeur général du CPPE, le Dr Muda Yusuf, a déclaré dimanche, lors d’un bilan des deux années de Yemi Cardoso à la tête de la CBN, que si la banque centrale avait progressé dans la stabilisation du système financier, ses politiques restrictives avaient aggravé les contraintes de crédit des entreprises.

« Le taux directeur de 27,5% et le ratio de réserves obligatoires de 50% ont considérablement augmenté le coût des financements. Les taux d’intérêt élevés ont freiné l’emprunt du secteur privé, notamment dans les secteurs manufacturier, agricole, des PME, de l’immobilier et d’autres secteurs », a déclaré M. Yusuf.

Il a souligné que, malgré les réformes entreprises par la CBN dirigée par M. Cardoso pour renforcer la gouvernance, promouvoir lantransparence et restaurer la crédibilité du système financier, les déficits de financement structurels demeuraient non résolus.

« Les petites et moyennes entreprises ont un accès limité au créditbabordable. Les projets d’infrastructure, industriels, agricoles, debconstruction et immobiliers manquent de capitaux patients et de mécanismes de financement à long terme abordables », a-t-il ajouté.

Le patron de la CPPE a salué les progrès de la CBN en matière de libéralisation du marché des changes, de renforcement de la gouvernance d’entreprise et de mise en place de mesures de recapitalisation pour renforcer la résilience du secteur bancaire.

Il a également reconnu que la banque centrale avait contribué à la décélération de l’inflation grâce à un resserrement monétaire et à une gestion des liquidités.

Il a toutefois averti qu’« une approche entièrement fondée sur le marché, tout en améliorant l’efficacité, n’a pas comblé les déficits de financement structurels », soulignant la nécessité d’interventions ciblées.

Yusuf a recommandé que la CBN ajuste ses politiques à la baisse à mesure que l’inflation ralentit afin de créer un environnement de crédit plus favorable. Il a exhorté la banque centrale à développer des systèmes de garantie de crédit et des programmes de financement concessionnel pour les PME et les secteurs clés, ainsi qu’à promouvoir des instruments de financement du développement pour soutenir les infrastructures.

Il a également appelé à l’institutionnalisation des réformes de gouvernance, à des cadres juridiques plus solides pour protéger l’autonomie de la CBN et à une communication politique claire pour gérer les attentes du marché.

« La prochaine phase de réforme doit viser à une politique plus équilibrée, qui soutienne la croissance tout en préservant la stabilité macroéconomique », a-t-il déclaré.
« Combler les déficits de financement structurels et soutenir les réformes de gouvernance sera essentiel pour libérer tout le potentiel du secteur financier comme moteur d’un développement économique inclusif », a-t-il ajouté.

SOURCE:APANews/APA-Abuja (Nigéria)

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