Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a tiré la sonnette d’alarme, avertissant que le Mozambique est à un point de basculement humanitaire critique, alors que les conflits armés, les événements climatiques extrêmes et les réductions des financements d’aide menacent la survie de millions de personnes.
Le secrétaire général du NRC, Jan Egeland, a qualifié la situation au Mozambique de « seuil critique », dénonçant l’aggravation spectaculaire des violences, les destructions causées par des cyclones successifs et l’effondrement progressif des mécanismes d’assistance humanitaire, affaiblis par des coupes budgétaires à l’échelle mondiale.
« Les chocs climatiques, l’augmentation des violences et la faim galopante ont des effets dévastateurs sur la population. Le pays est au bord du gouffre, et des souffrances immenses sont à craindre si la communauté internationale ne met pas fin à son indifférence », a déclaré Egeland ce jeudi.
Selon l’ONG, la province du Cabo Delgado, en proie à une insurrection armée, a enregistré une recrudescence des attaques en mars avec une hausse de 155 %, faisant 153 enlèvements et 39 morts.
Ces violences ont déplacé plus de 1,4 million de personnes, tandis que 600 000 rapatriés vivent dans une insécurité persistante, sans assistance significative.
Trois cyclones consécutifs — Chido, Dikeledi et Jude — ont frappé le Mozambique au cours des dernières années, affectant 1,4 million de personnes et causant des destructions massives sur les habitations, les établissements scolaires et les terres agricoles.
Près de cinq millions de Mozambicains sont confrontés à une insécurité alimentaire critique, dont 900 000 au bord de la famine.
Les pénuries de carburant, les dégâts sur les infrastructures et l’insécurité ambiante ont paralysé les opérations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a été contraint de réduire de moitié son aide, ne pouvant atteindre que 520 000 personnes sur le million initialement ciblé en 2024.
Face à cette situation, plusieurs agences humanitaires, dont le NRC, ont dû réduire leurs interventions vitales en raison de coupes sévères dans les financements.
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