Mozambique : les violences dans le Nord font plus de 100.000 déplacés

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La recrudescence de la violence dans le nord du Mozambique a provoqué, en une semaine seulement, la fuite de plus de 100 000 personnes, selon le HCR, qui alerte sur une détérioration rapide de la situation humanitaire dans des zones jusque-là considérées comme sûres.

Plus de 100 000 personnes ont fui leurs foyers dans le nord du Mozambique au cours de la seule semaine écoulée, a alerté le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), alors que la violence s’étend désormais à des régions auparavant épargnées et que les besoins humanitaires atteignent des niveaux critiques.

Selon le représentant du HCR, Xavier Creach, la dernière vague d’attaques a touché des villages des provinces de Nampula et de Niassa, s’étendant au-delà de Cabo Delgado, où l’insurrection a éclaté en 2017. Il a indiqué que les groupes armés opèrent principalement la nuit, incendiant les habitations et forçant les civils à fuir dans la précipitation, souvent séparés de leurs proches et laissant derrière eux l’ensemble de leurs biens.

« Il s’agit du quatrième afflux massif de personnes que connaît le nord du Mozambique ces derniers mois, et les ressources font désormais cruellement défaut », a déclaré M. Creach. Les familles déplacées, a-t-il ajouté, sont traumatisées et ont des besoins urgents en nourriture, abris, eau et soutien psychologique.

Les communautés d’accueil sont sous pression : salles de classe et abris temporaires surpeuplés, manque de ressources, exposition accrue des femmes aux violences sexuelles. Depuis le début du conflit, plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées, principalement dans la province de Cabo Delgado.

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné que l’extension des attaques à des districts auparavant sûrs a aggravé la crise. Les enfants représentent les deux tiers des personnes déracinées, suivis des femmes, ce qui renforce leur vulnérabilité aux maladies et à l’exploitation.

En réponse, l’ONU a alloué 6 millions de dollars provenant de son Fonds central d’intervention d’urgence, destinés à soutenir 120 000 personnes dans la province de Nampula. Ce financement priorise l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène pour contenir une épidémie de choléra, ainsi que la fourniture d’abris, d’articles ménagers essentiels et d’un appui aux moyens de subsistance.

Le HCR estime cependant que des ressources bien plus importantes seront nécessaires : 38,2 millions de dollars sont requis pour 2026 afin de répondre aux besoins croissants, alors que le financement actuel ne couvre que la moitié de ce montant. L’insuffisance de l’aide et la surpopulation des sites d’accueil ont même conduit certaines familles à retourner dans des zones encore dangereuses, malgré les risques persistants.

SOURCE : APA News/JN/fss/ac/Maputo (Mozambique)

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