Maroc : modèle de fonds souverain en Afrique

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Au Sommet social du G20, l’Afrique du Sud a cité le Maroc parmi les exemples africains de fonds souverains capables de soutenir l’infrastructure, l’industrialisation et le développement social, mettant en avant le « Green Growth Infrastructure Facility » comme initiative de référence.

Intervenant à Ekurhuleni, la vice-ministre sud-africaine des Finances, Nosihle Masondo, a souligné que les pays d’Afrique subsaharienne n’investissent en moyenne que 3,5 % de leur PIB dans l’infrastructure, contre les 7,1 % nécessaires pour atteindre les ODD. Selon elle, le continent fait face à un déficit annuel de financement estimé entre 130 et 170 milliards de dollars, alors que seulement 80 milliards sont aujourd’hui disponibles, rendant les mécanismes traditionnels « largement insuffisants ».

Mme Masondo a plaidé pour un « nouveau mélange de capitaux » et une approche renouvelée du partage du risque, où les fonds souverains deviennent « des investisseurs catalytiques plutôt que de simples gestionnaires de réserves ». Elle a insisté sur la nécessité de renforcer leur rôle à un moment où l’aide publique au développement est appelée à diminuer.

Elle a expliqué que, lorsqu’ils sont correctement structurés, ces fonds permettent de stabiliser les finances publiques, de renforcer la résilience face à la volatilité des matières premières et de soutenir le transfert intergénérationnel de richesse. Ils peuvent également attirer les investissements directs étrangers, encourager l’industrialisation et créer des opportunités dans les communautés marginalisées.

Alignés avec l’Agenda 2063, les fonds souverains africains priorisent l’infrastructure, le développement technologique et la transition vers une économie verte. Outre le Maroc, Mme Masondo a cité le FONSIS sénégalais ainsi que les cadres émergents au Nigeria et en Angola, tous tournés vers l’impact social et les secteurs stratégiques.

La vice-ministre a également souligné leur potentiel dans l’industrialisation verte, rappelant que leurs mandats à long terme facilitent les investissements dans les énergies renouvelables, l’agriculture durable et les infrastructures résilientes au climat. De tels investissements « produisent des rendements tout en renforçant la sécurité énergétique, l’action climatique et la croissance inclusive », a-t-elle indiqué.

Présidant le G20 cette année, l’Afrique du Sud entend placer ces enjeux au cœur de la réforme de la gouvernance financière mondiale. « Le continent ne manque ni d’idées, ni d’ambition, mais d’accès à un capital prévisible et à long terme. Les fonds souverains peuvent constituer une part essentielle de la solution », a conclu Mme Masondo.

Le Sommet social du G20 se tient du 18 au 20 novembre à l’hôtel Birchwood et au centre de conférences OR Tambo à Ekurhuleni, réunissant gouvernements, société civile et organisations représentatives autour des priorités sociales et de développement.

SOURCE:APANews

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