L’inflation annuelle au Maroc a ralenti à 0,3 % en août, selon le Haut-Commissariat au Plan, mais les denrées de base continuent d’alimenter les pressions ressenties par les ménages.
L’inflation au Maroc poursuit sa décrue, mais le répit reste limité pour les foyers. Selon les données publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’indice des prix à la consommation (IPC) s’est établi à 0,3 % en rythme annuel au mois d’août, après 0,5 % en juillet. Dans le détail, les prix alimentaires ont progressé de 0,2 % et ceux des produits non alimentaires de 0,3 %, confirmant un ralentissement global par rapport aux niveaux enregistrés au cours des deux dernières années.
Ce recul statistique ne suffit toutefois pas à dissiper les tensions persistantes sur certains produits de première nécessité. Les ménages continuent de constater des hausses sensibles sur les légumes, les céréales, les huiles ou encore certains produits laitiers. Cette volatilité, souvent liée aux aléas climatiques et aux coûts de production, alimente une perception d’inflation beaucoup plus forte que celle affichée par les chiffres officiels.
Pour plusieurs observateurs, la décélération actuelle de l’IPC reflète davantage une stabilisation ponctuelle qu’une tendance durable. Ils soulignent que la part des dépenses alimentaires dans le panier des ménages marocains demeure particulièrement élevée, ce qui accentue la vulnérabilité du pouvoir d’achat aux moindres variations de prix. Le poids des dépenses incompressibles explique en partie pourquoi les statistiques officielles ne correspondent pas toujours au ressenti des consommateurs.
À l’approche de la rentrée sociale et scolaire, période traditionnellement marquée par une intensification de la demande et par une pression accrue sur les budgets familiaux, la question du coût de la vie reste au premier plan. Les autorités économiques surveillent de près l’évolution des prix, conscientes que la persistance de hausses localisées, même limitées dans leur ampleur, peut peser lourdement sur la confiance des ménages et nourrir un climat social tendu.
Si le taux global d’inflation demeure aujourd’hui inférieur à 1 %, ce qui rapproche le Maroc de la stabilité observée dans d’autres économies de la région, la structure de cette inflation révèle des fragilités persistantes. L’équilibre entre baisse statistique et tension réelle sur le terrain reste ainsi l’un des principaux défis pour les politiques économiques et sociales du pays.
SOURCE:APANews/APA-Rabat (Maroc)
