Mali/bilan agricole 2025 : plus de 11,4 millions t de céréales

0 22

Le gouvernement malien a présenté à Bamako le bilan de la campagne agricole 2025, qui fait état de 11,45 millions de tonnes de céréales, ainsi que de hausses de la production de viande et de poisson par rapport à l’année précédente.

La production de céréales indiquée dans le bilan agricole 2025, à hauteur de 11,45 millions de tonnes, est dans le prolongement du niveau de 2024 déjà supérieur à onze millions de tonne. Cette campagne étant pourtant marquée par de fortes inondations et par le maintien d’une insécurité alimentaire dans plusieurs régions du Mali.

Réunis le 4 décembre lors de la 3ᵉ session du conseil élargi des départements en charge de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, les services techniques ont présenté un bilan 2025 qualifié de « à hauteur de souhait » par les autorités. Selon les chiffres rendus publics, la campagne a permis de mobiliser 11 millions 452 540 tonnes de céréales, 100 690 tonnes de viande, 17 238 tonnes de lait collecté, 120 382 tonnes de poissons, 14 142 tonnes de semences et 8 208 hectares aménagés. Ces données sont issues des travaux de suivi menés au sein du secteur du développement rural, sur la base des contributions des différentes directions spécialisées et des offices d’aménagement.

Les services techniques indiquent que la saison des pluies 2025 a débuté de façon précoce dans plusieurs zones, avant de se stabiliser autour de niveaux jugés globalement normaux pour la campagne. Des poches de déficit pluviométrique, des attaques de ravageurs et des pressions phytosanitaires ont toutefois été signalées dans certaines localités, ce qui n’a pas empêché l’atteinte des objectifs fixés pour les principales cultures vivrières. Le bilan 2025 s’inscrit dans le cadre des plans triennaux harmonisés du secteur du développement rural et des orientations fixées par la vision à long terme « Mali Kura Nièta sira ka bèn san 2063 ma », rappelée par les ministres en charge de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche lors de la présentation des résultats.

La comparaison avec la campagne précédente met en évidence une progression des volumes. Lors de la 15ᵉ session du Conseil élargi de cabinet du secteur du développement rural, en février 2025, le ministre de l’Agriculture avait indiqué que la production céréalière de 2024 avait atteint 11 010 851 tonnes, pour 569 300 tonnes de coton, 96 750 tonnes de viande contrôlée et 113 218 tonnes de poisson. À l’échelle nationale, la hausse entre les deux campagnes représente un peu plus de 440 000 tonnes de céréales, soit environ 4 % de plus que le volume annoncé pour 2024, ainsi qu’une augmentation de la production de viande et de poisson.

Le bilan 2024 avait toutefois été lourdement affecté par les aléas climatiques. Selon les données présentées à cette occasion, des crues exceptionnelles avaient entraîné la destruction de cultures sur 367 294 hectares, soit 4,56 % des superficies emblavées, avec des pertes estimées à 647 529 tonnes de production. Les inondations avaient également touché le cheptel et les activités de pêche : plus de 5 500 têtes de bovins, près de 27 900 petits ruminants, des camelins, des chevaux, ainsi que des centaines de milliers d’alevins, des engins et des embarcations de pêche avaient été signalés parmi les pertes. Malgré ces dégâts, la production céréalière était restée supérieure à 11 millions de tonnes, ce qui constitue désormais la base de comparaison utilisée par les autorités pour apprécier l’évolution de la campagne 2025.

L’agriculture occupe une place centrale dans l’économie malienne, représentant environ 40 % du produit intérieur brut et constituant la principale source de revenus pour une large partie de la population rurale, selon les données de la Banque mondiale. La progression des volumes enregistrés en 2025 intervient donc dans un secteur qui pèse fortement sur l’activité économique et sur l’emploi, en particulier dans les zones rurales dépendantes de la production céréalière, de l’élevage et de la pêche.

Les indicateurs de sécurité alimentaire montrent toutefois que l’abondance relative de la production nationale ne se traduit pas automatiquement par une amélioration immédiate de la situation de tous les ménages. L’analyse du Cadre harmonisé publiée en 2024 relève qu’environ 1,37 million de personnes au Mali étaient classées en phase de crise ou pire (phase 3 et plus) sur la période de juin à août 2024, ce qui implique des besoins d’assistance dans plusieurs régions du pays. Ces évaluations prennent en compte non seulement les volumes agricoles, mais aussi l’accès aux marchés, le niveau des prix et les effets combinés de l’insécurité, des déplacements de populations et des chocs climatiques.

Les autorités maliennes inscrivent le bilan 2025 dans la continuité des réformes engagées ces dernières années dans le secteur rural. Lors des différentes sessions de concertation, les ministères concernés ont mis en avant la mise en œuvre de la Loi de programmation des investissements dans le secteur agricole, l’actualisation du plan triennal harmonisé des campagnes 2025–2027 et l’articulation avec la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable 2024–2033. Les axes annoncés portent sur les aménagements hydro-agricoles, la diffusion de semences améliorées, la protection des végétaux, la santé animale et l’accompagnement des filières d’élevage et de pêche.

Avec une production céréalière 2025 supérieure à celle de 2024 et des volumes de viande et de poisson en hausse, le gouvernement dispose désormais de deux campagnes consécutives au-dessus du seuil de onze millions de tonnes de céréales. Les prochaines évaluations de sécurité alimentaire et les futures campagnes agricoles permettront de mesurer dans quelle mesure ces performances, combinées aux politiques publiques en cours, se traduiront sur la durée en termes d’accès à l’alimentation pour les ménages ruraux comme urbains.

SOURCE : APA News/MD/Sf/ BAMAKO (MALI)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.