Mali: attaques coordonnées contre des positions FAMa dans l’ouest

0 18

 

Plusieurs positions des Forces armées maliennes ont été visées à l’aube du 1er juillet par des attaques coordonnées dans les régions de Ségou et Kayes. L’opération, d’une rare simultanéité, confirme l’emprise croissante du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) dans l’Ouest malien, en dépit des efforts de sécurisation menés avec le Sénégal.

Dans un communiqué publié ce mardi, l’état-major général des armées (EMGA) a annoncé que les positions des Forces armées maliennes (FAMa) à Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli, Gogui et Kayes ont été simultanément la cible d’attaques coordonnées très tôt dans la matinée.

Ces assauts quasi-synchronisés révèlent un niveau de coordination opérationnelle élevé de la part des assaillants. Ils frappent plusieurs localités situées sur des axes stratégiques, dont Diboli et Gogui, postes frontaliers avec le Sénégal, ou encore Kayes, capitale régionale. L’EMGA a précisé que « les situations sont suivies de très près » et que des informations plus détaillées seront fournies ultérieurement.

Cette offensive multiforme survient dans une zone placée sous tension depuis plusieurs mois, où le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à al-Qaïda, mène régulièrement des attaques contre les forces de sécurité. Ces dernières années, le groupe a élargi son champ d’action au-delà du centre du Mali, ciblant désormais les régions de l’Ouest.

Le 20 février 2025, la localité de Diboli, aujourd’hui attaquée, avait abrité le lancement officiel des patrouilles conjointes entre le Mali et le Sénégal. Une initiative conjointe face à l’expansion jihadiste, marquée par des incidents graves, dont l’enlèvement et l’assassinat d’un guide religieux sénégalais par le JNIM. Ce crime, revendiqué par Amadou Kouffa, chef du front du Macina et numéro deux du JNIM, a profondément choqué des pans entiers de l’opinion publique au Sénégal et dans la sous-région.

Les patrouilles bilatérales mobilisent notamment la Zone militaire N°4 et le Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (GARSI) côté sénégalais, et les forces de sécurité maliennes, qui concentrent leurs efforts sur la surveillance des axes frontaliers, la sécurisation des villages et la collecte de renseignement.

L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara a souligné l’importance de cette coordination sous-régionale : « Autant les malfaiteurs se jouent de nos frontières, autant nos États doivent se donner la main pour coopérer dans toutes nos zones frontalières ».

Malgré le retrait du Mali de la Cédéao, la coopération militaire bilatérale reste active. Elle a été consolidée à l’occasion de la visite du ministre sénégalais de la Défense, Birame Diop, à Bamako, en mars dernier. Les deux ministres ont réaffirmé leur volonté de maintenir des dispositifs conjoints sur une frontière de près de 700 kilomètres.

L’ampleur et la simultanéité des attaques du 1er juillet marquent une nouvelle étape dans la stratégie du JNIM, qui cherche manifestement à démontrer sa capacité de nuisance dans une région considérée jusqu’à récemment comme périphérique du conflit. Elles soulignent également la nécessité urgente d’une montée en puissance de la coopération sécuritaire entre États riverains pour contrer une menace transfrontalière désormais bien installée.

SOURCE: APANEWS/APA-Kayes (Mali)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.