Mali : 32 milliards détournés et 500 biens identifiés par l’OCLEI

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Au terme de son mandat, Moumouni Guindo a remis le rapport final de l’OCLEI aux autorités maliennes, dressant un bilan inédit de huit années de lutte contre la corruption. Malgré 32 milliards de francs CFA en jeu et près de 2 000 déclarations de biens recueillies, l’institution pointe de sérieuses lacunes juridiques et un net recul des déclarations.

Le Président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), Moumouni Guindo, en fin de mandat, a présenté le rapport final de l’institution aux autorités de la Transition. Ce document dresse un état des lieux sans précédent de huit années de lutte contre la corruption, au cœur des politiques de gouvernance.

Depuis sa mise en place, l’OCLEI a traité 63 dossiers de corruption sur une centaine reçue, pour un montant cumulé de 32 milliards de francs CFA. Ces affaires concernent environ quarante personnes, impliquant l’identification de 500 biens immobiliers.

Le rapport note une baisse continue des déclarations de biens : 629 déclarations en 2018 contre 60 en 2022 et 2023, soit une chute de 90,46 % en cinq ans. Cette tendance préoccupante avait déjà été signalée lors d’un précédent rapport adressé au Président de la Transition. Depuis sa création, l’OCLEI a néanmoins réussi à recueillir environ 2 000 déclarations, grâce à un protocole de coopération signé avec la Cour suprême.

L’OCLEI a mené des campagnes de sensibilisation, organisé des conférences et mobilisé les jeunes et les confessions religieuses autour de la lutte contre l’enrichissement illicite. Il a également participé aux travaux ayant conduit à l’adoption de la Constitution du 22 juillet 2023.

L’Office a signé 12 accords bilatéraux pour faciliter la surveillance des flux d’investissements à l’étranger. Il a mobilisé 15 milliards de francs CFA de ressources extérieures et conduit sept études sur les mécanismes de prévention et de transparence.

Moumouni Guindo a souligné une faiblesse juridique majeure notamment l’absence du mot « corruption » dans les textes fondateurs de l’OCLEI. Il recommande une harmonisation avec les standards internationaux, notamment pour étendre la compétence de l’Office au secteur privé, encore non couvert.

Le Premier ministre a salué un « bilan élogieux » et affirmé que la lutte contre l’enrichissement illicite demeure une priorité présidentielle. Si aucune succession n’a encore été annoncée, les autorités ont assuré que les efforts de l’OCLEI se poursuivraient.

MD/ac/Sf/APA

 

Source: APANEWS

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