Après avoir éradiqué une épidémie de poliovirus sauvage importé (PVS1) en 2022, le Malawi met en œuvre des actions concrètes pour renforcer la résilience de son système de santé et prévenir de futures flambées.
Certifié exempt de poliovirus sauvage indigène depuis 2020, à l’instar de l’ensemble de la région africaine, le pays a été confronté à un cas importé depuis l’Asie du Sud, détecté en 2022. Cette résurgence a déclenché une réponse rapide et coordonnée des autorités sanitaires, qui ont réussi à stopper la transmission d’ici mai 2024.
En reconnaissance de ces efforts, l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) a classé le Malawi, en janvier 2025, parmi les pays à faible risque dans sa surveillance mondiale de la poliomyélite.
Face au recul des financements extérieurs dédiés à la lutte contre la polio, le pays se tourne désormais vers la consolidation de ses capacités internes. Cela passe notamment par la réduction des déficits en personnel de santé et en ressources financières, dans le but de pérenniser les avancées réalisées.
C’est dans cette optique que s’est tenue récemment une réunion nationale sur la planification de la transition post-polio. Elle visait à intégrer les acquis de l’éradication – personnel formé, systèmes de surveillance et infrastructures – dans le système de santé global. Le Plan de transition, aligné sur le Programme élargi de vaccination du ministère de la Santé, doit contribuer à renforcer la prévention des maladies dans divers secteurs.
« Notre aptitude à gérer de manière autonome les fonctions essentielles du système de santé est cruciale pour maintenir le statut du Malawi comme pays exempt de polio, tout en améliorant la réponse aux autres maladies évitables par la vaccination », a déclaré Patrick Wataya Chirwa, président du Comité national de certification.
Les ressources mobilisées contre la polio ont également joué un rôle central dans les réponses d’urgence sanitaire. Le plan actuel vise à les préserver tout en renforçant la vaccination, la surveillance épidémiologique et la préparation aux crises sanitaires.
La représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Malawi, Dr Neema Kimambo, a insisté sur l’importance d’une collaboration multisectorielle durable. Elle a appelé les agences gouvernementales, la société civile et les autorités sanitaires locales à poursuivre leur coopération afin de garantir la sécurité sanitaire.
« Le succès du Malawi dépendra de la coordination étroite entre le ministère de la Santé, le Programme élargi de vaccination (PEV), l’Institut de santé publique, les conseils de district, les ONG, les partenaires techniques et les communautés elles-mêmes », a-t-elle affirmé.
De son côté, Sarah Wanyoike, du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, a souligné l’importance d’un système de prestation de services intégré et d’une surveillance renforcée. Selon elle, l’expérience du Malawi offre de précieuses leçons pour améliorer la résilience sanitaire à l’échelle régionale.
JN/fss/te/APA
Source: APANEWS