Lutte contre la Peste des Petits Ruminants : Abidjan accueille un dialogue stratégique pour l’Afrique de l’Ouest
Abidjan est depuis ce mardi 12 Août 2025 , le centre d’une mobilisation régionale majeure pour l’éradication de la Peste des Petits Ruminants (PPR) en Afrique de l’Ouest. ONOMO Hôtel accueille, du 12 au 15 août, la première réunion régionale des parties prenantes dédiée à l’harmonisation des stratégies transfrontalières, au partage d’expériences et au renforcement de la conformité aux normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) dans la lutte contre cette maladie dévastatrice.
L’événement, co organisé par la Direction des Services Vétérinaires et du Bien-Être Animal (DSVBA) du Ministère ivoirien des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH), l’Union africaine (UA-BIRA), le Centre régional de santé animale de la CEDEAO (CRSA), la FAO et l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), bénéficie également du soutien de partenaires techniques et financiers, dont l’Union européenne.
La PPR, maladie virale hautement contagieuse touchant chèvres et moutons, est responsable chaque année de pertes économiques mondiales estimées entre 1,45 et 2,1 milliards USD, dont près d’un milliard pour l’Afrique. Elle affecte 47 pays du continent et compromet gravement la sécurité alimentaire et les revenus des éleveurs, en particulier les femmes, principales détentrices de petits ruminants dans de nombreuses communautés. En Côte d’Ivoire, où le cheptel dépasse 6,2 millions de têtes, les pertes annuelles dues à la PPR sont évaluées à plus de 9 milliards FCFA. Le Plan national de contrôle et d’éradication, doté de 8,8 milliards FCFA, prévoit la vaccination de plus de 500 000 animaux par an.
Représentant le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Fadiga Haïda Kaly a rappelé, dans son allocution d’ouverture, l’urgence d’une action concertée « L’échéance de 2030 approche à grands pas. L’Afrique de l’Ouest, exposée aux mouvements de transhumance, doit renforcer sa coordination transfrontalière et mobiliser tous les acteurs. » Elle a souligné l’importance du soutien des partenaires tels que la FAO, l’OMS, l’Union africaine, la Banque mondiale et l’Union européenne pour faire de l’éradication de la PPR une priorité nationale et régionale.
Au nom de la CEDEAO, Dr Hassane Adakal, Directeur exécutif du CRSA, a insisté sur la nécessité de « stratégies harmonisées, d’une coopération transfrontalière forte et d’un engagement budgétaire national » pour parvenir à l’éradication. Il a rappelé que la réussite dépend de l’intégration de la lutte contre la PPR dans les politiques agricoles et d’élevage des pays membres.
De son côté, le Dr Hiver Boussini, représentant la Directrice de l’UA-IBAR, a présenté cinq engagements concrets à sceller à Abidjan, parmi lesquels : la synchronisation des campagnes de vaccination, la transparence des données, la redevabilité, le renforcement des capacités vétérinaires et un financement coordonné.
Le programme panafricain d’éradication de la PPR, financé à hauteur de 8 millions d’euros par l’Union européenne dans sa phase préparatoire, prévoit des outils opérationnels adaptés aux réalités transfrontalières : protocoles de vaccination orientés-risque, guides de surveillance, procédures de riposte rapide et mécanismes de coordination régionaux. L’atelier d’Abidjan doit aboutir à un plan de travail concret, réaliste et mesurable, permettant d’accélérer la mise en œuvre des stratégies régionales et nationales.
Au-delà de l’aspect sanitaire, les participants ont rappelé que l’éradication de la PPR ouvrirait l’accès à des marchés régionaux et internationaux, renforcerait la sécurité alimentaire, stimulerait le commerce et améliorerait les moyens de subsistance des communautés pastorales.
En conclusion, les organisateurs ont lancé un appel à la solidarité régionale et à la mobilisation collective : « Ensemble, écrivons le dernier chapitre de la PPR en Afrique de l’Ouest.
Source:Abidjan.net