Le Ghana accueille la première Conférence africaine sur l’intelligence artificielle organisée par le Africa Education Trust Fund (AETF)

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Le Ghana accueille la première Conférence africaine sur l’intelligence artificielle organisée par le Africa Education Trust Fund (AETF)


Le Ghana a accueilli la toute première édition de la Conférence africaine sur l’intelligence artificielle (IA), réunissant ministres, chefs traditionnels, leaders religieux, étudiants, décideurs politiques, chercheurs, innovateurs et investisseurs afin de tracer une nouvelle voie pour l’avenir numérique du continent.
Organisée par le Africa Education Trust Fund (AETF) au Accra International Conference Centre (AICC) le 5 novembre 2025, la rencontre s’est tenue sur le thème : « L’IA pour l’Afrique : libérer les opportunités pour l’éducation, l’innovation et le développement durable ».

Cette conférence historique a mis en avant des expositions d’innovations alimentées par l’IA dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de la santé et de la gouvernance. Elle marque un tournant décisif dans l’évolution technologique du continent, avec pour ambition de permettre à l’Afrique de définir sa propre trajectoire à l’ère de l’intelligence artificielle.
Les discussions ont porté sur plusieurs sujets clés tels que : Éducation et gouvernance de l’IA, Lien entre universités et industries, IA et vision panafricaine de l’Agenda 2063, Affaires, finance et IA, IA pour une urbanisation intelligente, ou encore Découvrir et promouvoir les jeunes innovateurs africains.

Appel à une action stratégique

Dans un discours lu en son nom, le Chef de Cabinet du Ghana, M. Julius Debrah, a appelé à des actions décisives pour positionner le Ghana comme le futur hub africain de l’intelligence artificielle, soulignant que l’IA représente une opportunité historique pour l’éducation, l’innovation et le développement durable.

« Le thème “L’IA pour l’Afrique : libérer les opportunités pour l’éducation, l’innovation et le développement durable” est à la fois opportun et impératif », a-t-il déclaré.
« Les pays qui exploitent déjà l’IA constatent des progrès dans les résultats d’apprentissage, l’efficacité des systèmes de santé, la productivité agricole et la résilience climatique. »

M. Debrah a rappelé que « l’intelligence artificielle a capté l’attention de tous par sa rapidité d’adoption et de transformation, s’intégrant dans nos vies quotidiennes, nos écoles, nos champs, nos hôpitaux et nos économies. »

Évoquant des exemples concrets, il a cité :
– Au Mali, des outils d’IA traduisent des livres en langues locales pour rendre l’apprentissage plus inclusif ;
– Au Kenya, l’IA aide les étudiants sourds grâce à des technologies de traduction en langue des signes.

Il a également annoncé la mise en place d’une Stratégie nationale sur l’IA et du programme “One Million Coders” pour doter les jeunes Ghanéens de compétences numériques concrètes.

Toutefois, il a averti que « le plein potentiel de l’IA ne se réalisera pas avec des efforts passifs », appelant à des réformes éducatives, à des stratégies nationales inclusives et à des écosystèmes de données solides.

« L’avenir de l’IA en Afrique n’est pas une question de possibilité mais de volonté. Libérons son potentiel pour chaque élève, chaque agriculteur et chaque patient du continent. »

L’Afrique doit faire entendre sa voix dans l’IA mondiale

Le président de l’AETF, S.E. Dr Ekwow Spio-Garbrah, a décrit l’IA comme « une nouvelle frontière que l’Afrique ne peut pas se permettre de manquer ».
Il a prévenu que si le continent n’agit pas rapidement, « nos voix seront absentes de l’avenir. »

Il a insisté sur le fait que « la véritable opportunité réside dans les données et les applications », encourageant les pays africains à privilégier des projets pratiques et concrets.

« Mieux vaut commencer petit, avec des initiatives claires et mesurables, que de poursuivre des rêves lointains », a-t-il déclaré.

Saluant le fonds d’innovation de 50 millions de dollars du Ghana, il a révélé que l’AETF envisage de s’en inspirer pour créer une plateforme de transformation numérique africaine de plusieurs milliards de dollars.

« Changeons le récit : de continent des limites à continent du potentiel illimité. L’Afrique n’est pas seulement un utilisateur de technologie, elle est la prochaine frontière de l’innovation. »

Un développement enraciné dans les valeurs africaines

Le Ga Mantse, Sa Majesté Nii Tackie Teiko Tsuru II, président de la conférence, a appelé à un développement de l’IA fondé sur les valeurs et réalités africaines.

> « L’avenir de l’IA en Afrique ne concerne pas les machines, mais notre peuple. L’IA peut transformer notre manière d’apprendre, de cultiver, de soigner et de gouverner, mais seulement si elle s’inspire de nos valeurs, de nos réalités et place nos peuples en son centre. L’IA doit travailler pour l’Afrique, et non sur l’Afrique. »

Il a exhorté les nations africaines à passer du statut de simples consommateurs à celui de créateurs et innovateurs, façonnant leur propre destin technologique.

Vers des cadres juridiques solides

Le ministre ghanéen de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation, Hon. Samuel Nartey George, a annoncé la préparation d’un Projet de loi sur les technologies émergentes, qui encadrera l’IA, la blockchain et l’informatique quantique.

> « Notre objectif n’est pas seulement la transformation numérique, mais la restauration de la souveraineté technologique africaine. »

Une fois les consultations et approbations terminées, le texte sera présenté au Parlement dès l’année prochaine.
Le ministre a insisté sur une innovation technologique guidée par l’éthique, l’inclusivité et l’identité culturelle, réaffirmant l’engagement du gouvernement à promouvoir un développement responsable.

Appels des partenaires et experts

Le représentant de l’UNESCO au Ghana, M. Edmond Moukala, a encouragé l’intégration responsable de l’IA :

« L’IA peut stimuler les écosystèmes locaux d’innovation et permettre aux chercheurs, développeurs et startups africains de créer des solutions adaptées à leurs réalités. »

Le PDG du Margins ID Group, M. Moses Baiden, a souligné que la volonté politique est essentielle pour intégrer l’IA dans tous les aspects de la vie africaine, insistant sur la formation des jeunes.

Le PDG de mPedigree, M. Bright Simons, a appelé à la promotion des jeunes innovateurs africains, acteurs clés de la révolution numérique du continent.

Le ministre des Sports, M. Kofi Adams, a conclu que l’Afrique doit agir maintenant :

« Nous ne pouvons pas rester spectateurs pendant que d’autres décident du futur du monde. »

Définir l’avenir numérique de l’Afrique

Cette première Conférence africaine sur l’IA a servi de plateforme de collaboration entre gouvernements, universités et secteur privé, explorant comment l’intelligence artificielle peut transformer l’éducation, la finance, l’agriculture, l’énergie et la gouvernance — tout en créant des opportunités pour la jeunesse africaine.

À la clôture de l’événement, les participants ont réaffirmé une vision commune :

La transformation numérique de l’Afrique doit être menée par des Africains, soutenue par une IA éthique et portée par l’éducation, l’innovation et l’inclusion.

Partenaires et sponsors

Margins ID Group, ONESTA, Intelligent Card Production Systems, Glico, Minerals Income Investment Fund, Fidelity Bank, GCB, Bank of Ghana, et College of Sustainable Transformation and Development.

À propos de l’AETF

Le Africa Education Trust Fund (AETF) est né d’une collaboration entre l’Association des Universités Africaines (AAU), la Chambre Panafricaine de Commerce et d’Industrie (PACCI) et le Sommet du Secteur Privé Africain (APSS).
Il vise à renforcer la coopération dans l’éducation, le commerce et l’investissement à travers le continent, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

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