Le Caire pour une voix africaine dans la gouvernance mondiale

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Au Caire, l’Égypte a appelé à faire de l’Afrique un acteur central des grandes décisions internationales, en liant le partenariat russo-africain aux réformes de la gouvernance mondiale et aux priorités de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Réunis les 19 et 20 décembre au Caire, les travaux de la deuxième conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique ont rassemblé plus de 50 délégations africaines, selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères. À l’ouverture des débats, le chef de la diplomatie égyptienne, Badr Abdelatty, a souligné que « la voix de l’Afrique, forte de son poids démographique, économique et politique, doit désormais être influente et déterminante dans l’élaboration des grandes décisions mondiales », situant cette ambition au cœur d’un monde qu’il a décrit comme de plus en plus multipolaire.

Le ministre a rappelé que l’élan du partenariat russo-africain s’était structuré sous la présidence égyptienne de l’Union africaine en 2019, lors du premier sommet de Sotchi, avant d’être consolidé à Saint-Pétersbourg en 2023.

Selon lui, la conférence du Caire marque une étape opérationnelle dans la mise en œuvre de la feuille de route 2023-2026 et ouvre un dialogue sur le futur plan d’action 2026-2029, appelé à être adopté lors du troisième sommet Afrique-Russie. L’objectif affiché est de servir les intérêts des peuples africains tout en renforçant la sécurité et la stabilité du continent.

Sur le plan institutionnel, Abdelatty a insisté sur l’attente africaine concernant la réforme de l’architecture financière internationale et celle du Conseil de sécurité des Nations Unies, conformément au consensus d’Ezulwini et à la déclaration de Syrte. Il a plaidé pour un système international « fondé sur la justice et l’équilibre », estimant que les institutions multilatérales doivent refléter la réalité géopolitique actuelle.

Le ministre a par ailleurs présenté la coopération afro-russe comme un levier pour l’Agenda 2063, avec une priorité donnée à l’activation de la Zone de libre-échange continentale africaine, perçue comme un moteur d’intégration régionale et de croissance inclusive.

En sa qualité de président du comité d’orientation du NEPAD, il a affirmé l’engagement de l’Égypte à mobiliser des financements en faveur des projets structurants du continent.

Abordant les enjeux sécuritaires et régionaux, Abdelatty a exprimé son inquiétude face à l’escalade des tensions internationales et à la progression des menaces terroristes en Afrique, appelant à des règlements pacifiques et au rejet des ingérences étrangères. Il a enfin évoqué la situation au Moyen-Orient, réaffirmant l’implication de l’Égypte dans les efforts de cessez-le-feu à Gaza et son soutien à une solution à deux États, conditionnée à une reconstruction rapide et à l’acheminement de l’aide humanitaire.

SOURCE:APANews

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