La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tient en session virtuelle ce jeudi 16 octobre 2025 un sommet extraordinaire de sa troïka pour examiner la situation politique en Madagascar, où un changement de régime vient de s’opérer.
La réunion d’urgence de la SADC, présidée par Arthur Peter Mutharika, Président de la République du Malawi et Président de l’Organe de la SADC pour la politique, la défense et la sécurité, réunit également le Roi Mswati III du Royaume d’Eswatini, nouveau Président de l’Organe, et Philip Isdor Mpango, Vice-Président tanzanien représentant Samia Suluhu Hassan, Présidente sortante.
Cette convocation intervient après l’arrivée au pouvoir du colonel Mikaël Randrianirina, qui a affirmé jeudi que le changement de régime « s’inscrit dans un cadre légal et constitutionnel ». Le chef de la Refondation de la République a rejeté toute qualification de coup d’État, assurant qu’« aucune violence n’a été commise, aucun palais n’a été attaqué ».
Le colonel Randrianirina a annoncé qu’il prêtera serment vendredi devant la Haute Cour constitutionnelle, qui a validé son rôle en constatant la vacance du pouvoir, transformant l’intervention de l’armée en transition constitutionnelle.
Un gouvernement de transition à majorité civile sera formé à l’issue de cette cérémonie, a précisé le nouvel homme fort de Madagascar, qui préside le Conseil national pour la défense de la transition. « Nous voulons restaurer la confiance entre les institutions et le peuple. C’est une refondation, pas une confiscation du pouvoir », a-t-il souligné.
Sur le plan électoral, le colonel Randrianirina a indiqué qu’aucune élection anticipée n’est prévue. « Nous devons d’abord réformer la CENI et nettoyer les listes électorales pour garantir un scrutin transparent et consensuel », a-t-il insisté.
S’agissant de la suspension de Madagascar par l’Union africaine, le leader de transition l’a qualifiée de « réaction normale dans ce type de situation ». Il a précisé que des discussions sont engagées avec la SADC, dont une mission est attendue autour du 20 octobre pour évaluer la transition en cours.
Cette démarche du nouvel homme fort de Madagascar intervient après l’exfiltration du président Andry Rajoelina par la France, événement qui a déclenché le changement de régime le 15 octobre.
La SADC, dont Madagascar est membre depuis 1980, observe ainsi de près l’évolution politique dans l’État insulaire de l’océan Indien, soulignant l’importance que revêt la stabilité dans cette région clé de l’Afrique australe.
SOURCE : APA News/AC/Sf/Lilongwe (Malawi)
